Utramar: 14 ans pour nettoyer une fuite de paraxylène au Port de Montréal

Publié le 01/01/2013 à 17:44

Utramar: 14 ans pour nettoyer une fuite de paraxylène au Port de Montréal

Publié le 01/01/2013 à 17:44

Ultramar aura mis 14 ans à nettoyer la fuite de 1,2 million de litres de paraxylène à son réservoir 408, dans le Port de Montréal. Photo: Yves Provencher.

En 2003, un réservoir d’Ultramar cédait et laissait s’échapper 1,2 milion de litres de paraxylène au quai 105 du Port de Montréal, soit plus de 7 500 barils. Onze ans plus tard, il faut encore pomper 500 000 litres de ce dérivé du pétrole, hautement toxique pour le cerveau.

Consultez notre carte interactive et notre dossier complet sur les terrains contaminés au Québec.

En 2010, la ministre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs Line Beauchamp a émis un avis préliminaire d’ordonnance où elle soulignait la négligence d’Ultramar et de son client Parachem, à qui la pétrolilère louait le réservoir 408 ayant fui.

«Ultramar a […] permis l’émission ou le rejet de paraxylène en ce que, de 1994 à 2003 […], elle a omis d’exiger des comptes à Parachem afin de s’assurer que sa locataire procédait aux vérifications d’usage concernant l’étanchéité du réservoir numéro 408», mentionne l’avis. La ministre ajoute que la pétrolière «aurait dû détecter le déversement dans le fleuve bien avant».

Pire: l’avis mentionne aussi que les deux entreprises se sont renvoyées mutuellement la responsabilité de la fuite devant les tribunaux, entre 2006 et 2010, sans entreprendre de démarches complètes de décontamination.

Le document soulignait que les concentrations de paraxylène dans le sol étaient 790 fois plus élevées que la norme!

Après l’émission de l’avis en 2010, les travaux ont enfin commencé. En principe, ils devraient se terminer en 2017, selon Hélène Proteau, directrice régionale à l’analyse et l’expertise au ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs.

La fonctionnaire assure que les travaux vont bon train. «Nous sommes dans un travail de longue haleine pour nettoyer ce qui s’est infiltré dans le sol et la nappe phréatique», dit-elle.

Quant à savoir ce qui s’est produit en 2003, l’enquête du MDDEFP n’est pas terminée. Québec considère Ultramar et Parachem solidairement responsables du sinistre. Les deux entreprises en débattent encore aujourd’hui devant les tribunaux.

Chez Ultramar, le directeur principal des affaires publiques, Michel Martin, n’a pas voulu donner d’explications sur les événements de 2003 et la façon dont l’entreprise travaille à décontaminer son déversement. «Pour des questions spécifiques à cet égard, je vous prie de vous référer aux professionnels du Ministère.»

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