Travailler sur un ancien cimetière


Édition du 13 Juin 2015

Travailler sur un ancien cimetière


Édition du 13 Juin 2015

Les travaux de réaménagement de la place du Canada, au centre-ville de Montréal, accorde une grande attention à la végétation. [Jérôme Lavallée]

Rénover une place située directement au-dessus d'un ancien cimetière est une opération fort délicate. Quand, de plus, elle se trouve en plein centre-ville de Montréal, au coeur du quartier des affaires, le défi est encore plus grand.

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La place du Canada, construite en 1876, est située au sud du boulevard René-Lévesque et à l'est de la rue Peel. Son réaménagement en cours est la deuxième étape d'un projet amorcé en 2009 par la rénovation du square Dorchester (achevée en 2011), situé juste en face, au nord de René-Lévesque. Depuis 2012, ces deux parcs sont reconnus comme sites patrimoniaux en raison de leur intérêt architectural, urbain et paysager.

Il faut dire qu'ils sont situés directement au-dessus de l'ancien cimetière catholique Saint-Antoine, actif entre 1799 et 1854. «On y trouve plus de 50 000 sépultures inhumées», dit François Bélanger, archéologue à la Ville de Montréal.

Le cahier des charges de l'entrepreneur Ceveco, responsable de ce projet évalué à 9,2 millions de dollars, comprend l'obligation de prendre en compte le patrimoine et de travailler de concert avec les archéologues, historiens et autres professionnels de la Ville. La relation entre les deux groupes est restée harmonieuse, confirme l'archéologue. De fait, les entrepreneurs avaient une place privilégiée pour observer les travaux archéologiques et se sont montrés fort curieux de l'opération.

Déménagement de sépultures

On le serait à moins. Environ 500 sépultures, dont près de 150 contenaient des squelettes complets, ont été exhumées en raison des travaux. «L'intention était d'altérer le moins possible le cimetière, mais les travaux sur les égouts, le drainage, l'installation de bases d'appui, de l'électricité ou de lampadaires nécessitent de creuser le sol, c'est inévitable», admet François Bélanger. Les squelettes ont d'abord été analysés par les archéologues afin d'en déterminer le sexe, l'âge et parfois même la cause de mortalité, avant d'être acheminés à l'Université de Montréal pour une analyse plus fine.

Leur parcours se terminera au cimetière Notre-Dame des Neiges, lequel avait justement été ouvert pour succéder au cimetière Saint-Antoine, où ils seront inhumés de nouveau. Un monument y rappellera l'existence du cimetière Saint-Antoine. De petites croix ancrées au sol feront de même à la place du Canada, en plus d'une simple plaque indiquant les années de service de l'ancien cimetière catholique.

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