Ivanhoé Cambridge lorgne déjà les terrains à l'est de la future autoroute 25, à Laval. La filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec veut y construire la première galerie marchande à sortir de terre dans la région montréalaise en 25 ans.

Le projet ajoutera un minimum d'un million de pieds carrés (pi2) de surface de vente à l'offre des centres commerciaux. Et ce, dans une région où, à 500 $, les ventes au pi2 sont déjà plus basses que la moyenne canadienne.

Les experts consultés hésitent toutefois à prévoir des difficultés pour les Galeries d'Anjou, le Carrefour Laval et les autres centres commerciaux à proximité. Car le projet n'a pas d'équivalent au Québec.

La nouvelle galerie marchande sera construite sur le même modèle que le Vaughan Mills, au nord de Toronto, et le CrossIron Mills, à Calgary, inaugurés en 2004 et 2009. Les magasins à grande surface sont absents de ces projets, précise Douglas Harman, vice-président, Développement, région de l'Est, d'Ivanhoé Cambridge.

" Ils comprennent une quinzaine de commerces de 20 000 à 50 000 pi2 ", dit M. Harman. À Vaughan, un seul commerce est de plus grande dimension : un magasin de plein air Bass Pro Shops de 130 000 pi2.

Les deux centres ont coûté 400 millions de dollars à construire. Le concept de " Mills " comprend aussi des attractions de divertissement. " À Vaughan, nous avons ouvert une piste de kart ", illustre le vice-président.

Pas d'inquiétude

Bref, le nouveau venu différera des centres commerciaux classiques, qui reposent sur quelques " locataires clés " de grande surface, auxquels se greffent des boutiques.

" En quoi ce nouveau centre sera-t-il différent, qu'apportera-t-il de neuf ? demande Jean Lambert, directeur de la recherche au International Council of Shopping Centers, à New York. Amènera-t-il de nouveaux clients ou des résidents qui allaient ailleurs et qui pourraient maintenant trouver ce qu'ils veulent près de chez eux ? "

Au Fonds de placement immobilier Homburg Canada, qui possède notamment le Centre Laval, la direction ne semble pas très nerveuse.

" Le concept des Mills est éloigné de celui des centres commerciaux traditionnels, dit Guy Charron, chef de l'exploitation de Homburg au Québec. C'est plutôt sain pour le marché de voir arriver de nouveaux modèles. "

Jean Lambert souligne qu'aucun centre commercial n'a fermé dans les environs du Vaughan Mills après son ouverture.