Montréal-Est en mode grande séduction

Publié le 19/05/2017 à 10:00

Montréal-Est en mode grande séduction

Publié le 19/05/2017 à 10:00

Par Matthieu Charest

[123RF]

Jadis haut lieu de l’industrie pétrochimique, qui ne fait maintenant que vivoter, Montréal-Est a entrepris de se revitaliser. Pour ce faire, une première étape: un projet résidentiel de 35 millions de dollars aux abords du fleuve Saint-Laurent.

C’est tout à fait normal que les gens aient encore l’image des anciennes raffineries lorsqu’ils pensent à Montréal-Est, croit le maire de la seule ville défusionnée de l’est de l’île de Montréal, M. Robert Coutu. Des quatre raffineries qui s’y trouve, une seule sert encore, et encore, elle ne fait que servir de terminal.

«Nous défaire de cette image très industrielle, ce sera long. Nous le savons. Mais il faut se densifier, se revitaliser. Moi, je veux que ce soit beau.»

La municipalité est presque une anomalie dans la métropole. Comme un village d’irréductibles Gaulois, ils ne sont que quelque 3 900 résidents concentrés dans un petit territoire à peu près encerclé par la Ville de Montréal, qui compte des millions de citoyens. Et dans cette municipalité reconstituée, seuls 10% à 15% du territoire est zoné résidentiel. Le reste est consacré à l’industrie.

Bref, il n’y a pas beaucoup d’espaces encore libres, et décontaminés, pour accueillir des projets d’envergure. Il y a pourtant un terrain, qui appartenait à l’église, qui offre une vue splendide sur le fleuve. Et en 2010, la Ville l’a acheté pour environ 500 000$.

C’est ce terrain, situé au 11300 rue Notre-Dame Est, qui deviendra l’une des pièces maîtresses des velléités de revitalisation de l’administration Coutu.

Réélu en 2013, avec une majorité cette fois, le maire lance un appel d’offres pour développer l’endroit. «Nous sommes allés dans les grandes lignes, raconte-t-il. Nous voulions des commerces de proximité, et du résidentiel. Dans le fond, ça aurait pu être une résidence pour personnes âgées.»

[courtoisie]

Le projet Le M

Il fallait d’abord convaincre les promoteurs de s’intéresser au coin. Les préjugés ont la vie dure. Mais quand Yan Le Houillier, président du Groupe Magma, visite le terrain, «je suis tombé en amour», dit-il. Convaincue du potentiel du site, son entreprise répond à l’appel d’offre. Et la lavalloise le remporte.

Le projet prévoit 93 unités d’habitation qui devraient toutes être livrées à l’automne 2018. Pour Montréal-Est, c’est énorme. Dans le complexe: piscine, spa, gym, terrasse commune, etc. Toutes les unités incluront aussi un garage intérieur, un balcon et des plafonds de 9 pieds de hauteur.

Ce qui étonne dans le projet, c’est d’abord le prix, et puis la taille. À 270$ le pi2, les superficies des copropriétés sont plus grandes que ce qui est la norme ailleurs sur l’île. Les unités d’une chambre compteront au moins 750 pi2, et les plus grandes, jusqu’à 1 600 pi2.

En 2016, le prix médian au pi2 des copropriétés sur l’île de Montréal était de 315$, selon JLR Solutions Foncières.

Ruée vers l’est

Une occasion, vu les prix et la nouveauté, «d’augmenter notre population, explique le maire. Nous sommes fragiles à cet égard. Je crois que Le M va intéresser des banlieusards tannés du trafic, et permettre à des gens de revenir à Montréal-Est».

Pour Yan Le Houillier, pas de doute, la partie est de l’île de Montréal représente la prochaine destination pour les promoteurs immobiliers. «On connaît tous l’explosion des nouvelles constructions au centre-ville. Même dans Rosemont et Hochelaga-Maisonneuve, il y eut plusieurs développements récents. Maintenant, la prochaine étape, c’est Mercier, Pointe-aux-Trembles et Montréal-Est.»

Et bien sûr, ajoute l’entrepreneur, «les coûts d’acquisition des terrains est beaucoup plus abordable dans des secteurs en revitalisation. C’est ce qui me permet d’être compétitif quant aux prix de vente». Selon l’administration Coutu, le terrain où sera érigé Le M a été vendu au prix coûtant.

Et si la partie est de l’île représente de bonnes occasions d’affaires, le maire Coutu est aussi persuadé que la relative indépendance de sa ville représente un atout important pour les promoteurs et investisseurs.

«Notre administration est très agile, très rapide, contrairement à Montréal. Regardez Mont-Royal [autre municipalité reconstituée], ce n’est pas pour rien que le 15-40 [un mégaprojet commercial] prévoit s’y installer.»

 

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