Les rues principales se remettent sur pied

Publié le 03/04/2010 à 00:00

Les rues principales se remettent sur pied

Publié le 03/04/2010 à 00:00

" Y'é tombé une bombe sur la rue principale depuis qu'y ont construit le centre d'achat ", chantaient les Colocs, il y a quelques années.

Vingt ans plus tard, la rue Saint-Cyrille de Dédé Fortin, le leader du groupe, a triomphé de son vieil adversaire, le centre commercial Place Gerbier, à Normandin, au Lac-Saint-Jean. Il symbolisait tous les " vilains " centres commerciaux qui nuisaient aux centres-villes de la province. Dans la rue principale du paisible village de 3 524 âmes, la caisse populaire et la pharmacie se sont refait une beauté. Et Place Gerbier a perdu plusieurs de ses anciens locataires, comme plusieurs centres commerciaux de la province d'ailleurs.

" La rue principale de Normandin n'est plus déserte, mais elle est quand même très tranquille ! Reste à savoir si elle survivra à long terme, compte tenu du déclin démograophique ", dit Louis Potvin, journalise du Quotidien, de Saguenay.

Trois-Rivières, Saint-Raymond, Donnacona, Terrebonne, Sherbrooke, des villes de toutes tailles ont redonné un deuxième souffle à leurs rues principales.

Par exemple, à Saint-Raymond de Portneuf, quelque 25 bâtiments du centre-ville ont été rénovés au fil des ans, des projets totalisant des investissements de 1,6 million de dollars. " Nous sommes passés d'un centre-ville désert à un quartier fréquenté par ses habitants ", dit Pierre Désy, responsable de l'urbanisme dans cette ville, à l'ouest de Québec.

À Sherbrooke, la stratégie utilisée a été l'effet d'entraînement. Les services à la collectivité se sont concentrés au centre-ville, entraînant l'achalandage et la venue de nouveaux commerces, explique Gilles Marcoux, directeur de la Corporation de développement du centre-ville de Sherbrooke.

Le retour des boomers vers les " coeurs de ville " a stimulé ce mouvement de résurrection. Ces dernières années, le phénomène a donné un bon coup de main à la Fondation Rues principales, un organisme oeuvrant dans la revitalisation des centres-villes.

Des données incomplètes

Quels sont les succès réels de telles opérations de sauvetage ? Difficile à dire : les données qui pourraient permettre d'en juger sont partielles.

Dans 17 centres-villes qui ont fait appel à Rues principales, le taux d'inoccupation des espaces commerciaux a diminué de 46 %.

Dans ces quartiers, la valeur totale foncière s'est accrue de 8 à 20 % et les ventes des commerçants ont grimpé de 20 à 25 %. Ces résultats ne portent toutefois que sur moins de 10 % des 250 municipalités ayant collaboré avec la Fondation depuis 1985, et le Québec en compte plus de 1 100.

Des avancées fragiles

Certains centres-villes ont bel et bien refait leur place au soleil, mais pas tous. Selon Daniel Gill, professeur à l'Institut d'urbanisme de l'Université de Montréal, les avancées sont " limitées et fragiles ".

" Afin de se distinguer des centres commerciaux , beaucoup de centres-villes misent sur des commerces de niche et la sur revalorisation des vitrines, dit-il. Mais ce n'est pas une panacée. Un fournisseur de produits bio établi sur la rue Saint-Denis ou à Montréal la rue Saint-Jean à Québec trouvera bien son public, mais cela ne va pas de soi dans les petits centres. "

Sociologue et spécialiste de l'aménagement urbain à l'Université Laval, Louis Guay se dit " frappé par la désolation des villes moyennes du Québec ".

D'après lui, elles doivent attirer les installations culturelles, les artiste et inciter les classes moyennes-aisées à habiter au centre-ville. " C'est là une façon d'attirer les commerces spécialisés, plus haut de gamme, et le tourisme de passage. Les centres d'achat sont là pour rester. Les centres-villes québécois s'adaptent à pas de tortue. La partie est loin d'être gagnée ! "

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