Lachine: un terrain de Catania gorgé d'arsenic, de plomb et d'huile à chauffage

Publié le 01/01/2013 à 17:55

Lachine: un terrain de Catania gorgé d'arsenic, de plomb et d'huile à chauffage

Publié le 01/01/2013 à 17:55

Cet ancien terrain d'ArcelorMittal à Lachine, racheté par Catania, est contaminé au plomb, à l'arsenic et à l'huile à chauffage. Photo: Yves Provencher.

Dans l’arrondissement de Lachine à Montréal, une ancienne usine d’ArcelorMittal cache un cocktail peu ragoûtant : des dizaines de milliers de mètres cubes de sols contaminés, notamment aux métaux lourds, à l’arsenic et au soufre. Une couche d’huile à chauffage de 15 centimètres flotte au-dessus de la nappe phréatique. Et le terrain est aujourd’hui entre les mains de trois dirigeants de Catania, poursuivis pour fraude, complot et abus de confiance dans le cadre de l’achat d’un autre terrain contaminé : celui du Faubourg Contrecœur.

Consultez notre carte interactive et notre enquête sur les terrains contaminés.

En janvier 2012, l’aciériste ArcelorMittal a vendu le site de 855 000 pieds carrés à Développement Lachine Est inc., propriété de Paolo Catania, André Fortin et Martin D’Aoust. Tout controversés qu’ils soient, les nouveaux propriétaires promettent de décontaminer le terrain. «Catania prévoit déposer […] un plan de décontamination au début de l’année 2014. Suivant l’approbation du ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs, Catania procédera à la décontamination du terrain», déclare le pdg André Fortin dans un courriel en réponse à nos questions.

Reste à savoir si les hommes d’affaires auront les reins assez solides pour mener le projet à terme. En mars dernier, Catania a dû revendre la dernière phase de son projet Faubourg Contrecœur, alors que des sous-traitants multipliaient les recours pour se faire payer des travaux.

Mais pour le gouvernement, le plus grand aciériste au monde est toujours responsable. «En vertu du principe de pollueur payeur, c’est à ArcelorMittal d’assumer ses responsabilités», dit Hélène Proteau, directrice régionale à l’analyse et l’expertise au Ministère. En 2005, l’entreprise a acheté l’usine avec l’ensemble des activités de Stelco. Après 125 ans d’activités métallurgiques sur le site, les polluants hautement toxiques menacent de migrer vers le réseau d’égout et le canal Lachine, selon l’avis de contamination joint en 2009 au rôle foncier.

Jusqu’ici, le métallurgiste ne s’est pas montré très pressé d’entamer la décontamination. ArcelorMittal a cessé d’exploiter l’usine en septembre 2008, mais a tardé à déposer son étude de caractérisation. «Le 16 juillet 2009, on leur a transmis un avis de non-conformité après avoir constaté l’état de la situation», dit Hélène Proteau. Deux mois plus tard, l’aciériste a transmis un rapport de contamination à Québec, mais Catania a racheté le site avant la production d’un plan de nettoyage.

«Pour l’instant, ArcelorMittal semble être prêt à faire des travaux», dit la fonctionnaire. L’entreprise a toutefois refusé de donner des précisions sur la façon dont elle fera face à ses responsabilités. «Vous comprendrez qu’il m’est impossible de commenter sur une propriété dont nous ne sommes pas propriétaires» écrit le directeur des communications d’ArcelorMittal, Louis-Philippe Péloquin, dans un courriel à Les Affaires.

Selon lui, nos questions sur la façon dont ArcelorMittal a pollué l’environnement à cet endroit «devront être soumises au propriétaire actuel du terrain».

De son côté, Catania semble vouloir prendre ses responsabilités, après avoir payé seulement 3,5 M$ pour le site, soit 2,735 M$ de moins que l’évaluation municipale. «Le prix d’achat a reflété la condition du terrain. Catania a mandaté une firme spécialisée afin de réaliser une caractérisation environnementale complémentaire, qui permettra de caractériser plus en détail la condition environnementale du site ainsi qu’obtenir une estimation des coûts nécessaires à sa réhabilitation», selon la déclaration d’André Fortin, chez Catania.

Selon le Ministère, la décontamination est compliquée par la présence d’un immeuble historique protégé par la Ville de Montréal, datant de 1943.

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