La crise de la construction résidentielle est finie... si janvier fait l'année

Publié le 02/03/2010 à 15:38

La crise de la construction résidentielle est finie... si janvier fait l'année

Publié le 02/03/2010 à 15:38

La construction résidentielle prendra-t-elle du mieux en 2010 ? Il n'y a pas de consensus sur la question. Les prévisions des mises en chantier varient selon les économistes. Toutes s'accordent pour dire que 2010 ne connaîtra pas de baisse considérable comme l'an dernier, quand le secteur a été plombé par l'affaiblissement de l'économie et le gonflement de l'offre de logements.

L'année 2010 a très bien commencé pour l'industrie de la construction résidentielle. Selon la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), 2 911 habitations ont été mises en chantier en janvier 2010 dans les collectivités de 10 000 habitants et plus. C'est 31 % de plus qu'au même moment, l'an dernier. À ce rythme, le nombre de mises en chantier pourrait atteindre 48 400 pour l'année entière.

Les taux d'intérêt aident le mouvement

En se fondant sur ces chiffres, l'économiste Hélène Bégin, du Mouvement Desjardins, prévoit la mise en chantier de 48 000 habitations neuves. Selon elle, la fin de la récession, la reprise de l'emploi, ainsi que des conditions d'emprunt encore favorables permettront de revenir au nombre de mises en chantier enregistré en 2008.

Elle croit aussi que les Québécois pourraient acheter plus tôt afin de bloquer leur hypothèque à des taux plus bas que jamais. " Les particuliers savent que les taux hypothécaires augmenteront en 2010 ", dit-elle.

Selon Desjardins, les taux hypothécaires d'un an passeront de 3,75 à 5 % entre 2010 et 2011.

En 2010, le Québec devrait renouer avec la croissance, croient également les économistes interrogés. Le Mouvement Desjardins prévoit une augmentation de 1,8 % du produit intérieur brut (PIB) de la province. La Financière Banque Nationale est la plus optimiste et prévoit une croissance de 2,4 %. Le rétablissement de l'économie aura un effet salutaire sur l'industrie de la construction.

Autre facteur d'importance : le taux d'inoccupation à Montréal a diminué, passant de 2,4 % en octobre 2008 à 2,1 % en octobre 2009.

Le facteur météo

À la SCHL, Kevin Hughes, économiste régional pour le Québec, n'est cependant pas aussi optimiste que Desjardins quant aux mises en chantier. Il prend les chiffres impressionnants de janvier avec un grain de sel. Selon lui, dame Nature y est pour quelque chose : les conditions météorologiques ont été plus propices qu'en janvier 2009, ce qui a précipité certaines mises en chantier. Les constructeurs ont sans doute également été encouragés en constatant que le prix des maisons a continué d'augmenter malgré la crise économique. Le prix moyen d'une habitation sur le marché de la revente était de 210 775 $ en 2008. Il est passé à 218 500 $ en 2009 et la SCHL prévoit qu'il grimpera à 223 750 $ en 2010. L'organisme fédéral suppose que certains acheteurs ont préféré opter pour une construction neuve, étant donné la hausse des prix.

C'est pourquoi M. Hughes croit que " ce dynamisme n'est pas représentatif de l'année à venir ". Il prévoit plutôt la construction de 43 000 logements en 2010, soit 0,7 % moins qu'en 2009.

Des prévisions plus optimistes

Comme Desjardins, plusieurs autres institutions sont plus optimistes que la SCHL dans leurs prévisions.

L'augmentation de l'immigration et le mini-boom des naissances ont déjà commencé à avoir un effet positif sur la formation de ménages, et donc, sur la demande de logements neufs, avance Louis Delagrave, économiste à la Commission de la construction du Québec.

Dans ses perspectives 2010, l'organisme prévoit la formation annuelle de 45 000 ménages au cours des prochaines années et la construction annuelle d'" un nombre comparable de logements ".

Résultat : une croissance dans l'emploi en construction. M. Delagrave prévoit entre 14 000 et 15 000 embauches en 2010 et une hausse de 4 % des heures travaillées en construction résidentielle.

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