Des nouveaux parcs pas seulement industriels


Édition du 21 Octobre 2017

Des nouveaux parcs pas seulement industriels


Édition du 21 Octobre 2017

Pour continuer d'attirer des entreprises et leurs employés, les parcs et espaces industriels se réinventent et laissent de côté les grands quartiers bétonnés parsemés de bâtiments isolés. À quoi ressemble le parc industriel de demain ?

Les zones industrielles savent qu'elles doivent se réinventer. Elles le font en se trouvant un marché de niche particulier. À Toronto, le MaRS Discovery District est un centre d'innovation qui sert le créneau des incubateurs et du développement d'entreprises. Aux États-Unis, Apple a plutôt voulu recréer une ambiance de campus avec son imposant siège social, en plus de miser gros sur l'aspect visuel et architectural.

Ici même au Québec, les parcs industriels de Victoriaville et de Deux-Montagnes, en cours d'aménagement, ont plutôt misé sur le développement durable en mettant en avant un volet environnemental. Pareil pour l'Éco-Campus Hubert-Reeves, qui tente d'attirer des entreprises dans les domaines des technologies propres, des nanotechnologies et des sciences de la vie.

Sylvain Ouellette, directeur de l'Éco-Campus et du développement des affaires chez Technoparc Montréal, dit ainsi prioriser la protection des lieux physiques. «On a par exemple construit un sentier qui parcourt un milieu humide que l'on protège et qui permettra aux gens de s'y promener. On demande aussi aux entreprises qui s'installent de respecter les normes LEED si elles construisent un bâtiment», dit M. Ouellette. Ce dernier sera conférencier le 21 novembre à l'événement Technopoles et parcs industriels, organisé par le Groupe Les Affaires.

Les entreprises ont constaté que leurs employés restent chez elles plus longtemps si elles leur offrent un milieux de travail physique plus attrayant. Les travailleurs sentent aussi de plus en plus qu'ils ont une responsabilité vis-à-vis de l'environnement, ce qui pousse les entreprises à ramener un côté plus vert en ville.

Changements dans l'aménagement

L'aménagement des emplacements industriels est aussi en pleine métamorphose partout dans le monde en raison de l'évolution des mentalités et des façons de travailler. Le parc industriel d'hier, par exemple, visait plutôt à isoler les bâtiments et les entreprises parce que l'accent était mis sur la protection du secret industriel. Aujourd'hui, les entreprises et les regroupements d'affaires ont plutôt tendance à réfléchir en termes de collaborations, de partenariats et de groupes de travail. Et pour encourager ce type de coopération, l'idéal est de favoriser la proximité en rapprochant les entreprises les unes des autres.

«On est vraiment dans le paradigme du live-work-and-play. Dans notre cas, on essaie par exemple d'encourager la vie communautaire», dit Sylvain Ouellette. Il vise donc à jumeler non seulement des entreprises, mais aussi des commerces - équitables ou priorisant le local, de préférence -, avec des habitations.

Les travailleurs veulent de plus en plus vivre près de leur lieu de travail. Dans ce contexte, que l'Éco-Campus se trouve à 15 minutes du centre-ville en train, grâce au futur Réseau électrique métropolitain, s'avère une grande occasion. Sylvain Ouellette dit par exemple réfléchir à l'établissement d'une aire TOD, ou transit-oriented development. «Au Technoparc, on pourrait proposer de développer autre chose que de la surface industrielle. On pourrait par exemple demander des changements au zonage et aller chercher de l'habitation de courte et de longue durée», dit le dirigeant.

Le rôle des gouvernements

Si on veut concevoir de tels espaces industriels, le gouvernement doit s'activer pour mettre en place du financement et des stratégies, estime M. Ouellette. Si le milieu des affaires et les différents professionnels apportent les briques, l'État doit fournir le mortier.

Jacques Roy, professeur en gestion des opérations à HEC Montréal et directeur du Carrefour logistique, estime lui aussi que les questions de gouvernance sont cruciales pour le développement des espaces industriels comme les pôles logistiques. «À ce chapitre-là, on a encore quelques problèmes au Québec, dit-il. On se demande qui fait quoi, et ce n'est pas toujours clair. Qui doit investir ? Quelle est la structure de gouvernance qui pourrait mettre une stratégie en application ? Il y a un flou.»

Et la responsabilité ne retombe pas seulement sur les épaules de Québec. Les gouvernements régionaux et municipaux doivent aussi prendre part à la réflexion. Avec la densification de la population et l'étalement des zones urbaines, ces questions viendront naturellement occuper l'avant-plan à un moment ou à un autre, notamment en raison de la circulation de camions de transport de marchandises.

«Il faut une planification à long terme, dit Jacques Roy. On doit se demander comment diviser le territoire et comment accéder aux zones industrielles. Quand on tarde à le faire, les développements résidentiels apparaissent et la densité augmente. Il devient alors beaucoup plus difficile de faire cohabiter les parcs industriels avec les zones urbaines connexes.»

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