Cominar opte pour la prudence face à la crise

Publié le 21/05/2009 à 00:00

Cominar opte pour la prudence face à la crise

Publié le 21/05/2009 à 00:00

Par Denis Lalonde

«Nous sommes en récession. Rien ne sert de se cacher la tête dans le sable et ce n’est pas le moment de construire des édifices pour ensuite tenter de se trouver des clients. À Montréal et à Laval, un total de quatre projets de construction d’immeubles à bureaux ou à vocation commerciale sont arrêtés parce que j’ai trop peur», déclare le président et chef de la direction de Cominar, Michel Dallaire, en entrevue après l’assemblée annuelle des porteurs de parts qui s’est tenue mercredi à Montréal.

De même, à Québec, Cominar a différé la construction de la 2e tour à bureaux de son complexe Jules-Dallaire, situé sur le boulevard Laurier et nommé en mémoire du fondateur de l’entreprise. Le complexe, actuellement en construction, doit compter à terme deux tours à bureaux et une base commune de trois étages destinée à des activités commerciales.

M. Dallaire précise que de nombreux clients ont décidé, en raison de l’incertitude qui plane sur l’économie mondiale, de reporter des projets d’agrandissements: «Les clients retardent leur prise de décision, le temps de voir ce qui se passera avec la crise. Cela crée un climat d’incertitude et c’est pourquoi nous préférons ne prendre aucune chance», dit-il.

De plus, selon M. Dallaire, entre 500 000 et 600 000 pieds carrés d’espace sont remis en sous-location actuellement au centre-ville de Montréal, ce qui forcera Cominar à être agressive pour conserver ses clients: «Il est important de maintenir un bon taux d’occupation, car les espaces inoccupés coûtent très cher. Cela pourrait nous forcer à demander de plus petites augmentations de loyers ou à les réduire», dit-il.

La région de Québec, ou Cominar possède la moitié de son portefeuille, est moins touchée par le phénomène, puisqu’il s’agit d’un marché plus stable: «Il s’agit d’une économie de services avec une forte présence du gouvernement provincial, d’institutions financières et de l’Université Laval. C’est un marché qui performe moins bien en période de bulle immobilière, mais qui est frappé moins durement durant les récessions», résume M. Dallaire.

Projets d’expansion

Malgré la crise financière, Cominar a obtenu pour environ 500 millions de dollars de financement depuis l’automne, ce qui laisse la flexibilité de réaliser des acquisitions.

«Il est extrêmement difficile d’obtenir du crédit actuellement. C’est pourquoi de plus petits joueurs pourraient avoir de la difficulté à refinancer leurs édifices. Les institutions financières qui acceptaient de prêter jusqu’à 75% de la valeur d’un édifice en 2004 n’offrent plus les mêmes conditions aujourd’hui», affirme-t-il, ajoutant qu’un taux de financement de 60% est excellent dans le marché actuel.

«La baisse de valeur de l’immobilier jumelée à la réduction du pourcentage de financement par les institutions prêteuses vont forcer les propriétaires moins solides financièrement à vendre. Ce n’est pas à la portée de tout le monde de renégocier une hypothèque et, au même moment, de rembourser un prêteur. Cela créera beaucoup d’opportunités dans le marché au cours des 12 prochains mois», explique Michel Dallaire.

Le président et chef de la direction estime que le marché de l’immobilier pourrait sous peu ressembler à ce qu’il était au tournant de l’an 2000. «Il y avait alors beaucoup d’édifices à vendre et qui offraient des taux de capitalisation de 10%», dit M. Dallaire. On obtient le taux de capitalisation en soustrayant les frais hypothécaires du montant des loyers perçus.

La direction de Cominar évalue la baisse de valeur son parc immobilier en 2008 à entre 10% et 15% selon les secteurs d’activité. La société est présente dans l’immobilier commercial, industriel et dans les tours à bureaux.

Pour 2009, l’objectif de l’entreprise est de réaliser pour 100 millions de dollars d’acquisitions. De ce montant, Cominar a déjà réalisé des achats totalisant 37 millions de dollars, alors que des projets d’une valeur de 15 millions de dollars sont au stade de la vérification. «Nous ne sommes pas pressés et nous ne dérogeons pas à nos critères d’investissement. Si nous n’avons pas ce que nous voulons, nous passons, point à la ligne», dit Michel Dallaire.

Expansion dans d’autres marchés?

M. Dallaire ferme la porte à tout projet d’expansion dans l’Ouest canadien, de même que dans la région torontoise. Il préférerait les Maritimes, un marché plus stable dont les grandes villes gravitent autour des gouvernements, des universités et de l’armée, même si rien n’est envisagé pour le moment. «Nous avons suffisamment de place pour grossir dans nos trois marchés (Montréal, Québec et Ottawa)», dit-il.

Deux nouveaux administrateurs

La direction de Cominar a également annoncé la nomination deux nouveaux membres à son conseil d’administration. L’ancien président du Mouvement Desjardins, Alban D’Amours, de même que Ghislaine Laberge qui est membre du comité d’investissement et de gouvernance de Cadim, une filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec.

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