Chute significative du nombre de courtiers immobiliers

Publié le 27/06/2017 à 16:30

Chute significative du nombre de courtiers immobiliers

Publié le 27/06/2017 à 16:30

Par Matthieu Charest

Année après année, le nombre de courtiers immobiliers diminue de manière soutenue au Québec. Une chute marquée qui s’explique par trois phénomènes, selon les experts.

Depuis un sommet atteint en 2011, le total du nombre de courtiers immobiliers et hypothécaires (y compris les agences) rétrécit constamment. De 19638 permis d’exercice valides au 1er janvier 2011, il n’en restait plus que 16413 au 1er janvier 2016, selon le dernier rapport annuel de l’Organisme d'autoréglementation du courtage immobilier du Québec (OACIQ).

Il s’agit d’une baisse d’environ 16,5% en 5 ans. À 16413 courtiers immobiliers (14500 personnes) et hypothécaires (725 personnes), plus les agences, il s’agit du plus faible nombre depuis 2008, moment où l’OACIQ n’existait pas encore. L’organisme qui chapeaute les courtiers a été créé en 2010 à la suite d’une refonte législative. L’entité s’appelait auparavant l’Association des courtiers et agents immobiliers du Québec(ACAIQ).

Selon Jacques Nantel, professeur émérite à HEC Montréal et ancien membre du CA de l’OACIQ, ce déclin substantiel s’explique d’abord par le fait que «le courtage se pratique de plus en plus en équipe, et non plus par de seuls individus isolés. Pour être vraiment efficaces, des équipes de plus de 20 courtiers comme l’équipe Bardagi se sont formées au sein des bannières».

En conséquence, «il s’est produit un effet de “tamisage”, où seuls les plus compétents sont restés. La réalité, c’est qu’auparavant, plusieurs courtiers ne faisaient pas leurs frais et certains peinaient à payer leur permis annuel. Il y avait beaucoup d’appelés, peu d’élus», résume le professeur.

L’OACIQ attribue «cette légère baisse aux départs à la retraite et au resserrement des exigences de la profession».

La vis s’est resserrée

Cette nette diminution s’explique aussi par le fait que l’OACIQ a resserré ses règles, croit M. Nantel. «Les formations et la mise à niveau ont été revues à la hausse. On se s’improvise plus courtier, et c’est tant mieux pour le grand public», pense-t-il.

Ce rehaussement des barrières à l’entrée de la profession ne fait toutefois pas l’affaire de tous. Pour Jean Laurin, président et chef de la direction de Newmark Knight Frank Devencore à Montréal, «le système est désuet. Il est inacceptable que ça prenne autant de temps afin d’obtenir un permis d’exercice et qu’il n’y ait pas une meilleure intégration avec les universités».  

Selon le dirigeant de la firme de services-conseils en immobilier, «il n’est pas normal que la profession de courtier soit autoréglementée.

L’Organisme d'autoréglementation du courtage immobilier du Québec contrôle le système au complet. Ce n’est pas normal. Nous sommes à la recherche constante de nouveaux talents et parfois, lorsqu’on embauche, nos jeunes ne peuvent pas travailler parce le diplôme ne garantit pas de permis».

Enfin, la diminution de 16,5% du nombre total de courtiers immobiliers et hypothécaires s’explique sans doute, en partie du moins, par l’entrée en scène de nouveaux acteurs comme DuProprio, bien que de l’avis de M. Laurin, «ça ne fait pas une immense différence sur le marché du courtage immobilier».

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