Bulletin JLR-Les Affaires: le marché québécois pourrait changer rapidement

Publié le 02/04/2018 à 16:52

Bulletin JLR-Les Affaires: le marché québécois pourrait changer rapidement

Publié le 02/04/2018 à 16:52

D’un point de vue global, le marché immobilier québécois continue sa tendance haussière. Les prix des ventes ont crû davantage que l’inflation et le nombre d’unités vendues a varié positivement pour toutes les catégories de bâtiment lors des 12 derniers mois. Néanmoins, suite à la modification de réglementation pour les prêts hypothécaires résidentiels et au resserrement de la politique monétaire la situation pourrait changer rapidement.

Ventes d’unifamiliales au Québec

Selon les actes publiés au Registre foncier du Québec et compilés par JLR (incluant les ventes par courtier, entre particuliers et les constructions neuves), 79 354 propriétés unifamiliales ont été vendues au cours des 12 derniers mois. Cela représente une hausse de 1 % par rapport à l’année précédente. Pour le mois de février 2018, on note toutefois une variation négative de 3 % relativement à la même période en 2017. Un total de 3 093 ventes de résidences unifamiliales ont été enregistrées en février de cette année. 

Du côté des prix médians de ventes, la croissance demeure au rendez-vous. Sur 12 mois, la hausse de 5 % est fortement au-dessus de l’inflation estimée à 1,3 % selon les données de Statistique Canada[1]. Pour l’unifamiliale, le prix de vente médian au Québec s’établissait à 240 500 $.

Ventes de copropriétés au Québec

Un total de 31 722 actes de vente de copropriétés ont été enregistrés au Québec au cours des 12 derniers mois. Cela est significativement plus élevé que lors des 12 mois précédents (+12 %). Le nombre de ventes a crû de 10 % en février relativement à la même période l’an dernier.

Du côté des copropriétés, les hausses de prix se sont avérées plus modestes que pour le marché de l’unifamiliale. Au cours des 12 mois, le prix médian des copropriétés a progressé de 3 % pour s’établir à 242 000 $. Pour février spécifiquement, on observe plutôt une augmentation de 2 % comparativement à la même période l’an dernier.

L’indice d’accessibilité

L’indice AP mesure d’accessibilité à la propriété au Québec. En février 2018, il se chiffrait à 99,8 soit une chute de 4,5 % relativement à la même période l’an dernier. Depuis le début de 2017, l’accès à la propriété n’a cessé de devenir plus difficile pour le québécois gagnant le revenu médian. L’indice est basé sur le ratio salaire hebdomadaire (Statistique Canada)/paiement hypothécaire « type » rapporté en un indice base 100 (janvier 2010=100). Ces baisses de l’accessibilité à la propriété sont expliquées par la croissance soutenue du prix de l’unifamiliale et par l’augmentation des taux d’intérêt par la Banque du Canada. Finalement, malgré que le marché du travail se soit nettement resserré en 2017, on ne commence qu’à sentir les effets sur les salaires. Cela explique donc pourquoi le paiement hypothécaire « type » a augmenté plus rapidement que le salaire médian.

Tendances par ville

La croissance persiste, autant pour les prix que pour les ventes, dans plusieurs villes du Québec. Encore une fois, cela est particulièrement vrai dans la grande région de Montréal. Sur la Couronne Nord de Montréal, par exemple, les progressions du nombre de ventes et du prix médian ont été soutenues durant les derniers 12 mois. De l’autre côté du spectre, la situation demeure au ralenti dans la région de la Capitale-Nationale. La croissance des prix se trouvait sous l’inflation pour les unifamiliales et les copropriétés dans la ville de Québec. Quant à la variation du nombre de ventes, la croissance continue d’être faible à + 2 % pour l’unifamiliale et +3 % pour la copropriété sur 12 mois.

La tendance reste assez stable pour la ville de Gatineau depuis quelques mois. Le marché de la copropriété de cette ville manque un peu de vigueur avec une variation négative de 1 % lors des 12 derniers mois. Les mois de janvier et février 2018 ont également montré un repli relativement à la même période l’an dernier dans le marché québécois de l’unifamiliale.

Analyse économique

Plusieurs facteurs pointent vers un possible ralentissement du marché immobilier au Québec. Depuis janvier 2018, la réglementation est plus rigoureuse pour la souscription de prêts hypothécaires résidentiels chez les institutions financières chapeautées par le BSIF. En plus, le 17 janvier dernier, la Banque du Canada (BdC) a annoncé une troisième hausse de 0,25 % de ses taux pour passer à 1,25 %. Étant donné la poussée de l’inflation plus forte qu’attendue en janvier, la BdC pourrait poursuivre la montée progressive de ses taux. Ces circonstances auront certainement un effet négatif sur la vigueur du marché immobilier au Québec. Toutefois, les pressions sur les salaires provenant du resserrement du marché de l’emploi pourraient venir contrecarrer l’impact des réglementations et de la politique monétaire.

 

À propos de JLR

JLR est un chef de file dans le développement de solutions foncières sur mesure : analyse de risque, enquête et recouvrement, analyse de parts de marché, suivi du portefeuille immobilier, développement des affaires, réglementation et conformité, évaluation immobilière, analyse de propriété et du marché immobilier et bien plus encore.

 

 


[1] Statistique Canada. Tableau  326-0020 -  Indice des prix à la consommation (IPC), mensuel (2002=100 sauf indication contraire), CANSIM (base de données), consulté le 5 mars 2018.

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