2014: fin de l'âge d'or pour les vendeurs


Édition du 25 Janvier 2014

2014: fin de l'âge d'or pour les vendeurs


Édition du 25 Janvier 2014

Photo: iStock

«L'atterrissage en douceur, c'est commencé.» C'est l'économiste des courtiers immobiliers qui le dit. À la présentation des perspectives de la Fédération des chambres immobilières du Québec (FCIQ), le 16 janvier, Paul Cardinal a voulu calmer les angoisses de ceux qui craignent qu'une bulle immobilière soit sur le point d'éclater dans la province. Mais l'âge d'or des vendeurs de maisons est bel et bien terminé.

Les statistiques que l'économiste a présentées aux courtiers regroupés au Centre Mont-Royal, dans le centre-ville de Montréal, n'ont rien d'emballant pour les professionnels du secteur. En 2013, 35 % des vendeurs ont dû revoir leur prix à la baisse, souligne Paul Cardinal. «Ils doivent être plus patients et revoir leurs attentes», dit-il. Surtout dans le marché de la copropriété. Dans son bilan annuel du marché de l'immobilier résidentiel, l'économiste souligne que le prix médian des condos a diminué de 1 % sur l'île de Montréal en 2013 et que le nombre de reventes a chuté de 10 % dans la province.

La FCIQ s'attend à une certaine reprise des transactions en 2014, avec une augmentation prévue de 3 % des ventes. Mais Paul Cardinal prévoit aussi que la hausse des prix sera inférieure à l'inflation, à 1 % pour les unifamiliales au Québec.

À Montréal, la Fédération s'attend à une stagnation des prix de l'unifamiliale et de la copropriété.

L'importance de trouver le bon prix

La morale de l'histoire, pour les courtiers et ceux qui veulent vendre leur maison ? Trouvez le bon prix. Car dans tous les segments de marché et presque partout au Québec, les délais de vente s'allongent ; ils sont passés de 95 à 105 jours dans l'ensemble de la province. Le nombre de transactions a diminué de 8 %, à 71 265 ventes. La hausse des prix a considérablement ralenti pour se fixer environ à ce que représente l'inflation, 1,3 %. Certaines grandes villes enregistrent déjà des baisses de valeur. C'est le cas de Sherbrooke et de Trois-Rivières, où le prix médian des propriétés a diminué de 1 % au dernier trimestre, selon les statistiques de la FCIQ.

Les acheteurs tiennent le haut du pavé

Le nombre de transactions a aussi chuté dans les villes de régions minières, où le marché avait explosé ces dernières années. À Sept-Îles, les prix ont même reculé de 3 % en 2013. Les prix y restent tout de même parmi les plus élevés en région, à 229 000 $.

Partout au Québec, la plupart des régions sont arrivées en situation de marché d'acheteurs ou équilibré. À Montréal, seul l'arrondissement Rosemont-La Petite-Patrie reste à l'avantage des vendeurs dans toutes les catégories de propriétés. Ailleurs dans la métropole, en général, les acheteurs tiennent maintenant le haut du pavé.

Une situation causée en grande partie par les resserrements successifs des critères d'accès à l'assurance hypothécaire de la SCHL, dit Paul Cardinal. Le dernier en date est survenu en juillet 2012, quand le fédéral a fait passer de 30 à 25 ans la période maximale d'amortissement, et de 85 % à 80 % le ratio du prêt par rapport à la valeur de la propriété lors d'un refinancement.

L'indice Teranet plus pessimiste

Autre mesure, autres résultats. La Banque Nationale produit l'indice du prix des maisons Teranet pour mesurer l'évolution des prix dans les grandes villes canadiennes, dont Montréal, Québec et Ottawa-Gatineau. Cette mesure montre que ces trois marchés ont déjà commencé à enregistrer des baisses de valeur : 0,6 % à Montréal, 0,4 % à Québec et 0,3 % dans Ottawa-Gatineau, de novembre à décembre.

Généralement plus pessimiste en cette période de stagnation des valeurs, cet indice vise uniquement les propriétés ayant déjà été vendues dans le passé et revendues au moins une deuxième fois.

Selon la Banque Nationale, il élimine un biais important : la sous-représentation des propriétés plus modestes, en ces temps de baisse des transactions.

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