MEQ: «Un bon budget, mais déception sur la main-d'œuvre»

Publié le 07/04/2022 à 17:53

MEQ: «Un bon budget, mais déception sur la main-d'œuvre»

Publié le 07/04/2022 à 17:53

Par François Normand

«Il n’y a rien pour réduire les délais pour les travailleurs immigrés», se désole au téléphone la PDG de MEQ, Véronique Proulx. (Photo: courtoisie)

BUDGET FÉDÉRAL. L’association Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ) accueille favorablement la plupart des mesures budgétaires annoncées pour aider les entreprises manufacturières, mais elle a une grande déception au chapitre de la main-d’œuvre.

«Il n’y a rien pour réduire les délais pour les travailleurs immigrés», se désole au téléphone la PDG de MEQ, Véronique Proulx, déplorant un processus qui est «obscur» et qui ne permet pas aux organisations en manque de main-d’œuvre d’avoir l’heure juste.

Cette problématique est de taille, car la pénurie de main-d’œuvre contribue à accentuer les perturbations des chaînes d’approvisionnement des entreprises manufacturières.

Actuellement, au Québec, il faut compter environ 18 mois pour qu’un travailleur immigré puisse être embauché par une entreprise manufacturière. C’est moins long en Ontario, car un seul palier de gouvernement traite les demandes des travailleurs étrangers.

«Nous souhaitons que ce délai soit inférieur à 12 mois», souligne Véronique Proulx.

Cette semaine, MEQ a salué les modifications qu’Ottawa a apportées au Programme des travailleurs étrangers temporaires. En revanche, les délais de traitement demeurent longs à la fois pour l’immigration permanente et temporaire, déplore MEQ.

Par ailleurs, Véronique Proulx salue les différentes mesures que la ministre des Finances Chrystia Freeland a annoncées pour stimuler l’innovation et la productivité (la qualité d’unité de PIB produite dans une heure travaillée), à commencer par les crédits d’impôt pouvant atteindre jusqu’à 30% pour les entreprises qui investissent dans les technologies propres.

La PDG de MEQ salue aussi la décision d’Ottawa d’éliminer l’accès au taux d’imposition pour les PME de manière graduelle, sans parler de l’élimination immédiate quand le capital imposable atteindra 50 millions de dollars (M$) au lieu de 15 M$.

«Ça va toucher plusieurs PME manufacturières», insiste-t-elle.

 

Productivité: la nouvelle agence sera jugée à ses fruits

Véronique Proulx trouve également positive la création de l’Agence canadienne à l’innovation et à l’investissement, et ce, afin de stimuler spécifiquement la productivité des entreprises. Dans les pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le Canada figure d’ailleurs parmi les derniers de la classe à ce chapitre.

En revanche, la PDG de MEQ demeure prudente sur les retombées concrètes que la nouvelle agence fédérale pourra avoir à terme, car Ottawa a donné peu de détails sur son fonctionnement et ses actions concrètes sur le terrain.

À ses yeux, c’est d’ailleurs une caractéristique de ce budget: plusieurs annonces, mais relativement peu d’information sur l’exécution. «Plusieurs choses ont été annoncées, mais il y a beaucoup de modalités à venir», fait-elle remarquer.

Elle souligne que les entreprises manufacturières en sauront davantage dans les prochaines semaines et les prochains mois, notamment lors de la mise à jour budgétaire, cet automne.

 

 

 


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