René Vézina : Payez plus tard

Publié le 20/03/2009 à 00:00

René Vézina : Payez plus tard

Publié le 20/03/2009 à 00:00

Parmi les autres mesures, il abordait toute la question de l'électricité, de la production à la tarification, en soulignant qu'il était impératif de bien jouer l'une des rares cartes maîtresses du Québec.

Le gouvernement Charest n'a pas bronché. Il lui aurait fallu prendre des mesures impopulaires. Et quand il a reçu un cadeau inespéré du fédéral, il y a deux ans, il s'est empressé de convertir ces 700 milions de dollars en baisses d'impôts à la veille d'une élection.

Aujourd'hui, la réalité nous rattrape, et d'aplomb.

Le budget que vient de déposer Madame Jérôme-Forget est terne et sans saveur. La marge de manoeuvre a disparu. En pleine récession, les revenus sont en chute. Les dépenses continuent d'augmenter et il est vrai que le temps serait mal choisi pour couper à droite et à gauche. Les quelques initiatives intéressantes sont en bonne partie financées par des « partenaires » : le fédéral pour le Pacte sur l'emploi, le Fonds de solidarité et autres pour les nouveaux fonds de démarrage, etc.

Nous n'avons simplement pas les moyens de nos ambitions.

Il y a toujours Hydro-Québec, et plaise au ciel qu'on se rende compte du potentiel qu'offre la mise en valeur de nos ressources puis l'exportation de notre énergie. Il va falloir arrêter de déconsidérer à l'étranger cette inestimable richesse.

Mais le vrai débat, celui sur les choix qu'il faudra faire pour éviter de perdre le contrôle des nos finances publiques, est à faire. Il va bien au-delà de l'augmentation de 1 % de la TVQ et la mise à jour des tarifs prévue pour 2011.

Les taux d'intérêt sont encore bas et c'est une bénédiction. Mais ils vont remonter en même temps que la dette québécoise. La charge sera lourde. Les baby boomers partis à la retraite -s'ils en ont les moyens - vont regarder les plus jeunes se débattre avec le fardeau et payer des tonnes d'impôts pour maintenir en vie les système de santé, par exemple.

Nous allons nous en tirer. Nous finissons toujours par nous en tirer. Mais il va nous falloir ajuster nos lunettes et sortir la calculatrice en arrêtant de tricher.

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