Renégociation de l'ALÉNA : trois rappels incontournables

Offert par Les Affaires


Édition du 26 Août 2017

Renégociation de l'ALÉNA : trois rappels incontournables

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Édition du 26 Août 2017

Par Les Affaires

[Photo : 123RF]

La renégociation de l'ALÉNA fera encore sans doute couler beaucoup d'encre au cours des prochains mois. Cela n'est pas étonnant : à lui seul, cet accord génère un flux d'échanges commerciaux de quelque 1 100 milliards de dollars annuellement et, depuis ses débuts, il a été à la source de la création de 40 millions d'emplois. Plusieurs PME, tant québécoises que canadiennes, bénéficient des occasions que cette entente procure. En fait, plus de 70 % des exportations du Québec à l'international vont chez nos voisins du sud. Au-delà des chiffres, il y a trois éléments incontournables que l'effervescence liée à cette renégociation vient nous rappeler.

Ne pas mettre tous nos oeufs dans le même panier

Le bruit ambiant autour de l'ALÉNA nous montre de façon probante à quel point le libre-échange est vital pour notre économie. Conséquemment, il met aussi en lumière le fait qu'il n'est pas prudent de dépendre d'un seul marché. Certes, les États-Unis et le Mexique demeureront des partenaires commerciaux de premier plan, mais nous devons continuer de miser sur la diversification de nos exportations vers d'autres contrées. Ce mouvement est heureusement amorcé, mais demeure timide : alors qu'en 2006 environ 78 % de nos exportations de biens à l'étranger étaient destinées aux États-Unis, ce pourcentage est passé à 72 % en 2015. Au cours de cette période, la part de nos exportations vers l'Asie et l'Amérique latine en ont profité pour croître. Il faut poursuivre dans cette voie.

La nature a horreur du vide, profitons-en !

En matière de commerce, comme dans bien des domaines, si on ne prend pas la place, d'autres la prendront. Ainsi, le fait que les États-Unis se soient retirés du Partenariat transpacifique (PTP) et se referment sur eux-mêmes peut être vu comme une occasion pour le Canada d'occuper la place vacante en se positionnant comme LA porte d'entrée de choix sur le continent. Notre pays doit donc continuer de négocier des ententes ailleurs dans le monde, comme il l'a fait pour l'Accord économique et commercial global (AECG) et envisage de le faire avec le Mercosur en Amérique latine. Il doit aussi demeurer dans le giron du PTP et tenter d'accroître la coopération économique et ses échanges bilatéraux avec des pays comme le Japon, l'Inde et, pourquoi pas, la Chine.

Voir au-delà de la signature

C'est bien de signer des ententes ; encore faut-il que les entreprises soient en mesure d'en profiter par la suite. Le libre-échange permet, en principe, d'aplanir les obstacles au commerce, qu'ils soient tarifaires ou non. Il faut aussi penser à la suite des choses en offrant aux entreprises des outils qui leur permettront de saisir au maximum les occasions créées par cet aplanissement. Les États-Unis ont manifesté leur intention de consacrer un chapitre de l'ALÉNA aux besoins et aux défis particuliers des PME en matière de commerce extérieur. Bien sûr, ce chapitre devra comporter des engagements visant à simplifier la réglementation et les formalités administratives, permettant de faciliter la vie des entreprises désireuses de commercer avec les pays membres. Cependant, afin que les PME puissent profiter vraiment des occasions créées, il devra aussi comporter des engagements clairs des pays à leur offrir accompagnement, soutien et information en la matière.

Enfin, les prochains mois seront certainement empreints de hauts et de bas dans les négociations. Il faudra donc demeurer serein et se rappeler, comme le disait Mark Zuckerberg, que «dans un monde qui évolue très vite, la seule stratégie vouée à l'échec de façon garantie est de ne pas prendre de risques».

Martine Hébert, vice- présidente principale à la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI)

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