Poutine fustige les sanctions américaines «contre-productives»

Publié le 22/08/2018 à 12:57

Poutine fustige les sanctions américaines «contre-productives»

Publié le 22/08/2018 à 12:57

Par AFP

[Photo: Getty Images]

Vladimir Poutine a jugé mercredi « contre-productives » et « dénuées de sens » les sanctions américaines visant Moscou, encore renforcées depuis sa rencontre avec Donald Trump mi-juillet, appelant Washington à une « prise de conscience » pour renouer un « dialogue normal ».

L’entrée en vigueur mercredi d’une nouvelle salve de mesures punitives a entraîné un nouveau décrochage de la monnaie russe.

Face à la presse après avoir reçu son homologue finlandais Sauli Niinisto à Sotchi, dans le sud de la Russie, le maître du Kremlin s’est cependant montré inflexible.

« En ce qui concerne les sanctions, ces actions sont très contre-productives et dénuées de sens », a-t-il déclaré. « J’espère que nos collègues américains vont prendre conscience qu’une telle politique n’a pas d’avenir et que nous commencerons à coopérer normalement ».

« Le problème n’est pas seulement dans la position du président américain, mais aussi dans la position de ce que l’on appelle l’establishment, qui dirige au sens large du terme » aux États-Unis, a-t-il ajouté.

MM. Trump et Poutine se sont rencontrés pour leur premier sommet bilatéral à Helsinki en juillet, après lequel le président américain avait été très critiqué aux États-Unis pour s’être montré très conciliant avec son homologue russe.

Malgré l’absence d’amélioration tangible depuis dans des relations au plus bas depuis la Guerre froide, M. Poutine a qualifié mercredi la rencontre de « positive » et « utile » : « Personne ne s’attendait à ce que l’on puisse régler toutes les questions lors d’une discussion de deux heures ».

La perspective d’une nouvelle rencontre a été repoussée à l’année prochaine en raison de l’enquête sur l’ingérence russe dans l’élection présidentielle de 2016 aux États-Unis et sur des soupçons de collusion entre l’équipe du candidat Trump et le Kremlin.

Cette procédure semble encore renforcée par les déboires judiciaires de l’ex-chef de campagne de l’homme d’affaires républicain Paul Manafort, déclaré coupable de fraude bancaire et fiscale, et par le plaider coupable de son ancien avocat personnel Michael Cohen.

Et les accusations d’ingérence dans la vie politique américaines se poursuivent renforcées ces derniers jours par des annonces des géants technologiques Facebook et Microsoft.

« L’une des plus stables » 

Annoncées début août et entrées en vigueur mercredi, les dernières sanctions américaines sont liées à l’empoisonnement d’un ex-espion russe à l’agent innervant Novitchok au Royaume-Uni.

Ces restrictions, portant sur l’exportation de certains produits technologiques, pourraient être suivies d’une nouvelle vague présentée comme beaucoup plus douloureuse.

Washington a également imposé mardi des sanctions contre des entités russes accusées d’avoir soutenu des activités de piratage informatique de la Russie ou d’avoir commercé avec la Corée du Nord, malgré l’embargo international contre Pyongyang.

Le président américain ne cache pas son hostilité au projet de gazoduc Nord Stream 2 entre la Russie et l’Allemagne, en contournant l’Ukraine.

Vladimir Poutine a rétorqué mercredi que « l’Europe a besoin de Nord Stream 2", se disant prêt à « une concurrence honnête » avec le gaz américain.

Dans ce contexte turbulent, les perspectives de réconciliation avec les États-Unis s’éloignent et les embûches s’accumulent pour les multinationales russes, effrayant les investisseurs et affaiblissant les actifs russes comme le rouble.

« Il ne s’agit pas seulement des sanctions, mais également de ce qui se passe sur les marchés des économies émergentes et de la Turquie », dont la monnaie nationale connaît une chute après des sanctions américaines, a tenté de tempérer le ministre russe de l’Economie, Maxime Orechkine.

M. Orechkine l’a reconnu: les fuites de capitaux vont se renforcer au cours des 12 prochains mois et le rouble va baisser. « Mais nous retournerons ensuite aux mêmes tendances que nous connaissions cette année », a-t-il affirmé, ajoutant s’attendre à revoir « très légèrement à la baisse » les prévisions de croissance en 2018.

« De tous les pays avec une économie émergente, la Russie apparaît comme l’une des plus stables et moins sujettes aux fluctuations négatives », a-t-il ajouté.

La Russie, qui avait dû se déclarer en défaut sur sa dette extérieure il y a tout juste 20 ans, a mené sous Vladimir Poutine une politique financière, monétaire et budgétaire très rigoureuse, encore renforcée ces quatre dernières années dans un contexte de sanctions occidentales croissantes liées à la crise ukrainienne.

À la une

Budget fédéral 2024: l'art de se tirer dans le pied

17/04/2024 | Daniel Dufort

EXPERT INVITÉ. Le gouvernement de Justin Trudeau «s’autopeluredebananise» avec son «budget mémorable».

Gain en capital: pas une surprise

17/04/2024 | Dany Provost

EXPERT INVITÉ. «Combien d’impôt ça va vous coûter de plus?»

L'industrie technologique mécontente des mesures sur les gains en capital

Mis à jour le 17/04/2024 | La Presse Canadienne

L'industrie technologique est mécontente des mesures sur les gains en capital.