Parti conservateur du Canada: nous devons revenir à l'équilibre budgétaire

Offert par les affaires.com

Publié le 10/10/2019 à 12:00

Parti conservateur du Canada: nous devons revenir à l'équilibre budgétaire

Offert par les affaires.com

Publié le 10/10/2019 à 12:00

Par Stéphane Rolland
Gérard Deltell, du Parti conservateur du Canada

Gérard Deltell, du Parti conservateur du Canada (Photo: courtoisie)

En prévision des élections fédérales du 21 octobre, Les Affaires vous présente tout au long de la semaine des entrevues avec six politiciens provenant du Parti populaire du Canada, du Parti vert du Canada, du Bloc québécois, du Nouveau Parti démocratique du Canada, du Parti conservateur du Canada et du Parti libéral du Canada pour traiter des enjeux économiques de la présente campagne. Voici une entrevue avec Gérard Deltell, du Parti conservateur du Canada.

 

ÉLECTIONS FÉDÉRALES. Il faut «revenir au sérieux» dans la gestion des finances publiques, soutient Gérard Deltell. Le conservateur accuse les libéraux d'avoir «trahi» les Canadiens en budgétant un déficit de 20 milliards de dollars pour 2019-2020.

«Ces gens-là nous ont menti en disant qu'il n'y aurait plus de déficit en 2019, dénonce le porte-parole de l'opposition officielle en matière de finances. Je sais que mentir est un terme fort en politique, mais l'attitude grossière avec laquelle ils ont traité les finances publiques est indécente.»

Pour corriger le tir, les conservateurs promettent de revenir à l'équilibre budgétaire en cinq ans, une échéance «réaliste», juge le député sortant de Louis-Saint-Laurent, dans la région de Québec, qui assure que son chef Andrew Scheer n'a pas l'intention d'agir de manière précipitée.

En dépit du déficit de 20G$ à combler, les conservateurs promettent tout de même de nouvelles dépenses et des baisses d'impôt, notamment la réduction progressive, de 15% à 13,75%, du taux d'imposition de la première tranche de revenus imposables des particuliers.

Les dépenses en santé et l'Allocation canadienne pour enfants ne seront pas pénalisées par les décisions budgétaires d'un gouvernement conservateur, dit M. Deltell.

Les conservateurs n'ont pas encore publié leur cadre financier au moment de mettre sous presse. Par conséquent, il n'est pas encore clair comment ils résorberont l'entièreté du déficit, et M. Deltell n'a pas voulu s'avancer sur ce qui n'avait pas encore été annoncé.

Parmi les mesures connues au moment d'écrire ces lignes, il y a notamment une réduction de 25% de l'aide étrangère et l'abandon de 1,5G$ en subvention aux entreprises «qui n'ont pas besoin de l'aide de l'État», souligne-t-il.

Entreprises et immobilier

Pour les petites entreprises, les conservateurs s'attaqueront à la paperasse en diminuant le nombre de règlements fédéraux de 25%. La réforme du ministre des Finances, Bill Morneau, sur les placements passifs en entreprise, sera également abolie.

Les bleus veulent également faciliter l'accès à la propriété pour les premiers acheteurs en permettant l'étalement de la période d'amortissement sur 30 ans (25 ans en ce moment) et en assouplissant les tests de résistance pour les emprunteurs.

Les critiques de ces propositions craignent qu'elles n'alimentent encore plus la surchauffe des prix de l'immobilier résidentiel.

«Le problème du test de résistance était qu'il était appliqué mur-à-mur pour régler des problèmes locaux, explique M. Deltell. Les impacts se sont fait sentir d'un océan à l'autre. Nous estimons que ce n'était pas la bonne démarche. Le moins qu'on puisse faire, c'est de ne pas mettre des bâtons dans les roues aux premiers acheteurs qui commencent dans la vie.»

Le point sur des dossiers québécois

Un élément qui ne se trouve pas au programme est le crédit d'impôt pour les fonds de travailleurs (Fonds de solidarité FTQ et Fondaction de la CSN). Renversée par les libéraux, la décision du gouvernement Harper d'abolir ce crédit avait soulevé une vive opposition du milieu des affaires québécois. Lors d'une conférence au début septembre, M. Scheer a dit que ces fonds étaient «une recette gagnante» pour l'économie.

Bien que le débat légal et éthique demeure le même partout au pays, l'affaire SNC-Lavalin a tout de même des implications différentes au Québec, où certains craignent pour la pérennité de la firme d'ingénierie.

Que feront les conservateurs pour protéger les emplois si l'entreprise est condamnée par un tribunal? Le gouvernement ne doit pas intervenir et la justice doit suivre son cours, tranche M. Deltell, qui souligne que tous doivent être égaux devant la loi, sans ingérence partisane.

Le projet de corridor énergétique proposé par M. Scheer soulève également des questions sur ce qui adviendrait si Québec décide que l'acceptabilité sociale n'y est pas. Le projet sera négocié pour que ce soit gagnant-gagnant, assure M. Deltell, qui fait miroiter la possibilité de vendre les surplus d'hydroélectricité aux autres provinces.

Il précise que le corridor se trouvera dans le «Nord, où l'acceptabilité sociale est plus facile à obtenir que dans le Sud».

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