Montréal augmente sa taxe sur les immeubles non-résidentiels de 6%

Publié le 13/01/2010 à 17:06

Montréal augmente sa taxe sur les immeubles non-résidentiels de 6%

Publié le 13/01/2010 à 17:06

Par La Presse Canadienne

Le budget de Montréal prévoit une nouvelle taxe sur les parcs de stationnement du centre-ville. Photo : Lesaffaires.com

Eprouvée par les difficultés économiques, la Ville de Montréal doit se résoudre à augmenter ses taxes, soit de 5,3 pour cent en moyenne pour les immeubles résidentiels et de 6 pour cent pour les immeubles non résidentiels.

C'est un budget de fonctionnement de 4,3 milliards $ qu'ont présenté mercredi le maire de Montréal, Gérald Tremblay, et son responsable des Finances, Alan DeSousa.

Le budget 2010 de Montréal prévoit également une nouvelle taxe sur les parcs de stationnement du centre-ville et un important resserrement des investissements de la ville.

Par exemple, la hausse des taxes dans le secteur résidentiel représentera pour une maison de 278 000 $ une augmentation de 154 $, a noté le maire Tremblay, au cours d'une rencontre avec la presse pour présenter son budget.

La hausse varie beaucoup d'un arrondissement à l'autre, soit une augmentation de 3,1 pour cent dans l'arrondissement Saint-Laurent, par exemple, mais de 6,5 pour cent dans Ahuntsic-Cartierville et Villeray_Saint-Michel_Parc extension.

Lachine subira une hausse de 7,8 pour cent, lorsqu'on additionne les taxes montréalaise et de l'arrondissement.

"Je suis bien conscient que je demande un effort additionnel aux Montréalais", s'est défendu le maire Tremblay. Mais "on n'a pas augmenté (les taxes) au cours des neuf dernières années", a-t-il justifié.

Il signale d'ailleurs que "la moitié de l'augmentation est due à la conjoncture économique".

Comme les villes n'ont pas le droit de faire des déficits, Montréal doit d'ailleurs puiser dans ses réserves pour parvenir à déposer un budget équilibré, ont expliqué des fonctionnaires du service des finances.

Pour ce qui est de la nouvelle taxe sur les parcs de stationnement, celle-ci frappera les stationnements non résidentiels du centre-ville, intérieurs et extérieurs. Elle doit générer des revenus de 20 millions $, une somme qui sera consacrée au financement du transport en commun.

Entre autres mesures d'importance, le budget des investissements de la ville sera 33 pour cent moindre que celui de 2009.

Dans la foulée des allégations de collusion avec des entrepreneurs en construction, en effet, le maire avait annoncé l'an passé une sorte de repli stratégique, le temps de revoir le processus d'octroi des contrats. En attendant des recommandations en ce sens, ce sera le régime minceur dans le domaine des investissements de la ville, en 2010.

"C'est pourquoi nous avons notamment restreint cette année les sommes allouées aux immobilisations, afin de pouvoir effectuer un recul stratégique, a dit le maire Tremblay. Je veux que Montréal devienne exemplaire en matière d'attribution de contrats, d'éthique et de gestion de grands projets. Je m'y engage. S'il y a de la poussière dans les coins, on ne la balaiera pas sous le tapis, on va la ramasser."

Montréal n'annonce finalement pas d'instauration de péages pour le moment, mais le maire envisage un péage régional si la Ville n'obtient pas du gouvernement du Québec une autre source de financement. "Si le gouvernement du Québec ne pose pas des gestes concrets pour nous donner une source de financement additionnelle pour financer les investissements dans le transport en commun et les autres investissements que je viens de mentionner, à ce moment-là, il y aura un péage dans les plus brefs délais", a dit le maire.

Ce péage régional suppose cependant des investissements en infrastructures, ce qui nécessite du temps. Le maire Tremblay préférerait obtenir, à court terme, une portion de la taxe d'accise sur l'essence. "Ca, c'est immédiat. A partir du moment où le gouvernement du Québec dirait, dans son budget, 'j'augmente de deux sous, trois sous' (le litre d'essence) on est opérationnels", a dit le maire.

Les 19 arrondissements de Montréal recevront une somme supplémentaire de 12 millions $, portant le total à 926 millions $.

Pour le transport en commun, Montréal prévoit un investissement qu'elle qualifie de "sans précédent". Elle octroiera ainsi 389,6 millions $ à la Société de transport de Montréal et 44,1 millions $ à l'Agence métropolitaine de transport. "Il s'agit d'une augmentation de 16,7 pour cent du financement des transports en commun", écrit la Ville dans sa documentation budgétaire.

Réactions

La chef de l'Opposition officielle, Louise Harel, s'est désolée de la hausse de taxes. "Il n'y avait pas pire année pour prendre une telle décision qui va à l'encontre de toute logique pour stimuler l'économie et permettre aux contribuables de bénéficier d'une marge de manoeuvre financière pour traverser cette période difficile", a-t-elle commenté, par voie de communiqué.

Mme Harel soutient également que la hausse de taxe de 5,3 pour cent dans le secteur résidentiel dépasse de loin le taux d'inflation de la région métropolitaine, qui est de 0,6 pour cent.

Elle déplore également le fait que cette hausse de taxes se superpose à une baisse des investissements "qui auraient contribué à la relance économique".

Du côté de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, on accueille le budget 2010 "avec inquiétude". Son président Michel Leblanc déplore la hausse du fardeau fiscal des entreprises et des contribuables "à un moment où l'économie de Montréal demeure très fragile".

Du côté du Conseil régional de l'environnement de Montréal, on se réjouit au contraire de ce budget, qui met l'accent sur le transport en commun. Il qualifie d'audacieuse la nouvelle taxe touchant les parcs de stationnement qui doit servir à financer le transport en commun.

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