Les régions doivent mieux se vendre aux investisseurs

Publié le 30/03/2010 à 10:00

Les régions doivent mieux se vendre aux investisseurs

Publié le 30/03/2010 à 10:00

Par François Normand

Sans tambour ni trompette, le pdg d'Investissement Québec (IQ), Jacques Daoust, visitera plusieurs régions de la province au cours des prochaines semaines afin de les aider à peaufiner leurs stratégies pour attirer des investisseurs étrangers.

Depuis 1998, un investisseur étranger sur deux qui choisit le Québec ne s'installe ni à Montréal, ni à Québec. Les régions réussissent à mettre la main sur ces précieux investissements étrangers.

Jacques Daoust estime que les régions pourraient en attirer davantage si elles étaient mieux préparées. Voici ses conseils.

1. Définissez votre offre

Chaque région du Québec a quelque chose à offrir à un investisseur étranger, mais encore faut-il que les régions soient capables de la définir clairement et qu'elles soient capables de la chiffrer, ce qui n'est pas toujours le cas, déplore M. Daoust.

" La région doit absolument déterminer ce qui la caractérise, ce qui la rend unique ", dit-il. Cela va des infrastructures (accès aux grandes voies de transport), de l'expertise de sa main-d'oeuvre jusqu'aux biens et services que les entreprises locales peuvent fournir à un investisseur étranger.

Selon lui, Bécancour est un exemple à suivre. Son offre est détaillée : un port, un parc industriel avec des terrains vacants, un bassin de travailleurs, des sources fiables d'énergie, la proximité de Montréal et un aéroport à moins de deux heures de route.

La qualité de vie est un atout, mais il serait risqué d'en faire son principal argument de vente.

2. Ciblez des industries

" Une région doit savoir qui elle veut attirer en fonction de ses atouts ", dit Jacques Daoust. Et parfois, les forces ne sont pas nécessairement pas celles que l'on croit.

Si la Gaspésie est éloignée pour un Montréalais, elle ne l'est pas pour un investisseur européen qui voudrait exporter sa production par bateau sur l'Ancien Continent. Le port de Gaspé peut servir au transport de marchandises en Europe, mais aussi en Afrique de l'Ouest ou dans le reste de l'Amérique, par exemple.

Mais si une multinationale manufacturière veut exporter aux États-Unis, la Beauce est un meilleur choix en raison de sa proximité géographique avec le marché américain et de son grand éventail d'entreprises manufacturières.

3. Répondez rapidement aux investisseurs

Le temps, c'est de l'argent. Les investisseurs utilisent des consultants - des sites locators - pour trouver un endroit où s'implanter.

Les multinationales prendront leur décision en fonction de l'information que leur fournissent ces consultants qui, eux, font affaires avec des sociétés d'État comme Investissement Québec.

Les questions des investisseurs sont multiples et les intervenants doivent y répondre en quelques jours.

L'approvisionnement en énergie est-il fiable ? Dans certaines industries, une interruption de courant électrique de 2 ou de 3 secondes peut faire perdre beaucoup d'argent.

Combien de temps faut-il pour se rendre à l'aéroport international le plus proche ? Certains investisseurs veulent que leurs cadres puissent faire l'aller- retour en un jour entre les usines et le siège social de l'entreprise.

La région est francophone : la main-d'oeuvre peut-elle communiquer en anglais ? Les gestionnaires locaux peuvent-ils interagir avec d'autres gestionnaires anglophones de l'entreprise, ailleurs dans le monde ? La région peut alors présenter le fait français comme un avantage : non seulement la main-d'oeuvre est généralement bilingue, mais elle est aussi plus loyale, car elle est moins mobile si elle ne parle que le français.

" Pour convaincre un investisseur de s'établir ici, Investissement Québec ne fera jamais mieux que les réponses et les informations que nous donnent les régions pour les représenter ", dit Jacques Daoust.

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