La compétitivité fiscale du Québec est en péril, averti Jack Mintz. Il s'explique avec Les Affaires.com
Votre étude révèle que le Québec est l’une des provinces provinces canadiennes les moins compétitives au plan fiscal. Pourquoi ?
En fait, pour ce qui est des taxes sur la main-d’œuvre, le Québec est la dernière parmi les provinces. C’est au Québec que le fardeau est le plus lourd sur la main-d’œuvre au Canada. Je parle ici de l’impôt des particuliers, la taxe sur la masse salariale et la taxe de vente. Si on ajoute au calcul les taxes sur le capital, où la province se situe au-dessus de la moyenne nationale, le Québec arrive alors en 8 ème position sur les 10 provinces, devant l’Ile du Prince Edouard et le Manitoba. Cela demeure assez faible comme performance, et compte tenu que la productivité québécoise traîne de la patte, cela devient inquiétant.
Que recommandez-vous ?
Que la province revoit sa taxation de fond en comble et arrête de faire de la microgestion. Il faut en finir avec les traitements de faveur fiscaux qui ciblent des groupes en particulier, comme les congés fiscaux aux nouvelles entreprises ou les programmes de développement régional. Les études de la Banque mondiale l’ont prouvé : ce genre de programmes coûtent cher en pertes de revenus et ne livrent pas la marchandise. Si on veut stimuler une région, il vaut mieux d’investir dans les infrastructures : routières ou Internet.
Quelle province est la plus compétitive au plan fiscal ?
Le Nouveau-Brunswick. Cette province dépasse l’Alberta et la Colombie-Britannique depuis qu’elle a baissé de façon draconienne son impôt sur les entreprises et fixé à 9% ou 11% son taux d’imposition aux particuliers.
