À un moment où l'histoire semble se répéter, nous avons rencontré M. Tremblay en marge d'une conférence sur les grappes industrielles et l'innovation.
Journal Les Affaires - Qu'avez-vous retenu de la dernière récession qui pourrait nous servir aujourd'hui ?
Gérald Tremblay - La dernière récession, nous l'avions vue venir. Nous avions identifié les variables essentielles - les ressources naturelles et le secteur manufacturier, entre autres - et nous avions alors introduit de nouveaux modèles comme la qualité totale et les grappes industrielles. Il fallait innover.
Les grappes ont permis de créer une synergie, une masse critique. La pire chose à faire dans ces situations-là, c'est de rester isolé.
Les entreprises doivent aussi faire leur examen de conscience, se demander "ai-je mis en place les moyens pour réussir ?" et consolider leurs réseaux.
JLA - Quel rôle voyez-vous pour les gouvernements ?
G.T. - Si on peut accélérer les investissements dans les infrastructures, on crée de la richesse. Je ne veux pas me substituer à mon collègue et ami Raymond Bachand [ministre du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation], en qui j'ai totalement confiance.
De mon côté, comme dirigeant de Montréal, mon rôle est de créer un environnement favorable pour que la ville soit attrayante et compétitive. Et d'accélérer nos investissements, ce qui est en train de se faire. Nous avons 180 millions de dollars pour accompagner des projets du secteur privé, et Québec nous a donné 140 millions de dollars sur cinq ans pour réaliser notre programme Montréal 2025.
Nous avons plusieurs projets en marche et je n'ai pas reçu de signes indiquant que les investisseurs privés vont nous lâcher. Je viens de faire des émissions d'obligations et je n'ai pas eu de problèmes.
JLA - Comment voyez-vous l'économie de la ville et de la province dans les circonstances actuelles ? Craignez-vous que l'innovation soit stoppée à cause de la crise ?
G.T. - Nous avons l'économie la plus diversifiée du Canada. Nous sommes mieux outillés qu'il y a 20 ans pour traverser la crise.
Nous ne sommes pas à l'abri, et c'est certain que des entreprises auront des problèmes. Mais le Québec a de bons instruments, comme la SGF, Investissement Québec et le Fonds de solidarité de la FTQ. Avec eux, et considérant le fait qu'on ne travaille plus en silo, j'ai confiance.
