Le libre-échange avec l'Inde est imminent, selon Ottawa

Publié le 27/11/2017 à 12:08

Le libre-échange avec l'Inde est imminent, selon Ottawa

Publié le 27/11/2017 à 12:08

Par François Normand

Le Canada et l’Inde pourraient peut-être arriver à conclure un accord de libre-échange dans le courant de 2018, estime le ministre canadien du Commerce international, François-Philippe Champagne.

En entretien avec Les Affaires en marge d’un discours prononcé le 24 novembre devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), le ministre a expliqué que les pourparlers vont bon train et qu’il est optimiste -tout en demeurant prudent- à l'idée que les deux pays puissent arriver à une entente d’ici la fin de 2018.

«Je pense qu’avec les discussions qu’on a eues, et compte tenu des instructions qu’on a données à nos négociateurs, un accord est possible alors qu’il y a une volonté de part et d’autre d’amener notre relation à un autre niveau», affirme le ministre.

François-Philippe Champagne revient de la plus importante mission commerciale du Canada en Inde, au cours de laquelle la délégation canadienne a rencontré pas moins de 12 ministres indiens.

Trois ministres canadiens et plus de 150 entreprises canadiennes y ont participé.

Une croissance économique supérieure à la Chine

Les discussions de libre-échange entre le Canada et l’Inde ont débuté en 2010.

Ce pays de 1,35 milliard d’habitants est l’un des marchés émergents les plus dynamiques dans le monde.

En 2018, l’économie indienne devrait croître de 7,6%, soit un niveau plus élevé que la Chine (5,8%), selon les prévisions de l’Economist Intelligence Unit (EIU), une division du groupe The Economist.

Les échanges commerciaux du Canada et de l’Inde ont totalisé 8 milliards de dollars canadiens en 2016, selon le gouvernement canadien. Les exportations canadiennes en Inde s’élevaient à 3,9 G$.

L’an dernier, les stocks d’investissements canadiens en Inde totalisaient 2,8 G$, soit deux fois plus que ceux de l’Inde au Canada de 1,2 G$.

Exportation et développement Canada (EDC), l’agence fédérale de crédit, identifie huit secteurs clés pour les entreprises canadiennes en Inde :

-l’agriculture

-l’automobile et les poids lourds

-la construction et les infrastructures

-l’électricité

-les infrastructures environnementales et les eaux usées

-le pétrole et le gaz

-la sécurité avancée

-les télécommunications

Une relation économique sous-exploitée

François-Philippe Champagne estime que les deux pays ont le potentiel d’accroître leurs échanges commerciaux de manière importante, et d’aller beaucoup plus loin que des échanges de 8G$ par année.

«Vous comprendrez qu’avec 8G$, étant donné que les échanges commerciaux entre le Canada et les États-Unis sont de 2 G$ par jour, il y a matière à être plus ambitieux», insiste le ministre.

Il estime que les technologies environnementales du Canada sont très en demande afin de purifier l’air et l’eau dans un pays où la pollution atteint des niveaux inégalés.

Cela dit, les besoins sont immenses dans tous les secteurs en Inde, un pays où 65% de la population a moins de 35 ans. Le marché du travail est aussi très dynamique, où 1 million de jeunes par mois y font leur entrée.

Malgré ce potentiel, il y a encore beaucoup d’obstacles au commerce pour les entreprises canadiennes qui veulent s’implanter en Inde, notamment pour obtenir des visas d’entrée ou des permis de travail, selon le ministère du Commerce international du Canada.

Par exemple, les délais de traitement des demandes sont «excessifs», les frais de demande ou de traitement sont «élevés» et il y a «un manque de transparence» à propos des procédures nécessaires pour les visas et les permis de travail.

Cela dit, le Canada et l’Inde ont beaucoup de points en commun, selon le ministre Champagne.

Ce sont deux démocraties, qui ont un système parlementaire d’inspiration britannique. Le Canada et l’Inde ont tous les deux une tradition juridique s’appuyant sur la Common Law, en plus de partager une langue commune, l’anglais.

De plus, les deux pays ont une politique étrangère qui fait la promotion de la paix.

Enfin, le Canada compte 1,4 million de citoyens d’origine indienne, dont une partie est des gens d’affaires et des investisseurs. Autant de citoyens qui peuvent bâtir des ponts entre les économies indienne et canadienne, selon François-Philippe Champagne.

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