La sous-commission a découvert les irrégularités en examinant les documents fiscaux de 23 des sociétés qui reçoivent le plus d'argent dans le cadre du plan de relance, a expliqué M. Lewis en ouvrant une séance de la sous-commission consacrée à cette affaire. "Si nous regardons les 470 récipiendaires, combien devront-ils?", s'est-il interrogé.
La sous-commission a indiqué que la loi lui interdisait de révéler le nom des firmes incriminées. Elle a en revanche expliqué qu'une de ces sociétés devait près de 113 millions de dollars d'arriérés d'impôts fédéraux datant de 2005 et de 2006. Une autre doit près de 102 millions de dollars datant d'avant 2004.
John Lewis a expliqué que les banques et autres sociétés qui bénéficient du plan avaient dû signer des contrats stipulant qu'ils étaient à jour dans leurs obligations fiscales. Mais le département du Trésor s'est contenté de ces contrats et ne leur a pas demandé de fournir leurs bilans fiscaux, a-t-il précisé.
Neil Barofsky, inspecteur général du programme gouvernemental chargé de gérer les actifs toxiques des firmes américaines, a déclaré lors de cette audition que la signature en toute connaissance de cause par un responsable d'une entreprise d'un faux contrat "serait potentiellement un crime". "Ils doivent être poursuivis", a-t-il affirmé.
Ces révélations ne devraient pas manquer de provoquer l'indignation au Congrès, où la Chambre des représentants devait se prononcer jeudi sur un texte taxant lourdement les bonus des employés travaillant pour des entreprises qui ont reçu de l'argent public dans le cadre du plan de relance. Plus de 300 milliards de dollars ont déjà été versés à des entreprises privées via le plan de relance.
Selon le représentant Artur Davis, le public va demander pourquoi ôôon ne peut même pas nommer des grandes sociétés qui touchent les dollars des contribuables et font de fausses déclarations, encore moins les contraindre à rembourser l'argent, encore moins les poursuivre".