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En pleine réunion monétaire de la Fed, le président Donald Trump a réclamé mardi une baisse des taux d’intérêt, reprochant à la Banque centrale américaine d’avoir « constamment » relevé les taux et freiné l’économie.
Sur Twitter, le président américain a assuré que l’économie « a le potentiel de décoller comme une fusée si on abaissait les taux, d’un point (de pourcentage) par exemple ».
« Oui, on va très bien avec un PIB en hausse de 3,2 %, mais avec notre basse inflation merveilleuse, on pourrait afficher des records », ajoute-t-il alors que le Comité monétaire de la Fed (FOMC), une institution indépendante, conclut une réunion monétaire mercredi.
Ce serait une bonne façon « de réduire la dette nationale », assure aussi l’hôte de la Maison-Blanche. Il met en outre en exergue la gestion économique de la Chine qui, elle, « donne un important stimulus à son économie tout en gardant les taux d’intérêt bas ».
Ces déclarations interviennent alors que la Banque centrale a débuté mardi sa troisième réunion monétaire de l’année et qu’elle devrait, selon les attentes des marchés, annoncer mercredi à 14H00 qu’elle laisse les taux d’intérêt inchangés.
Soumis aux pressions de la Maison-Blanche, le président de la Fed Jerome Powell prendra la parole lors d’une conférence de presse dans la foulée.
Volonté inédite
Ces derniers tweets présidentiels, lancés en pleine réunion du FOMC, marquent une volonté inédite du président Trump d’influencer la politique monétaire du pays.
Depuis l’été 2018, il n’a cessé de critiquer la Banque centrale pour ses relèvements des taux (quatre hausses d’un quart de point de pourcentage l’an passé).
Mais il est passé à la vitesse supérieure le mois dernier, réclamant, de même que ses conseillers économiques, une baisse du coût du crédit alors que la croissance de la première économie mondiale est soutenue. Elle a affiché une expansion de 3,2 % au premier trimestre.
Les taux au jour le jour se situent actuellement entre 2,25 % et 2,50 %, ce qui est encore considéré comme historiquement bas. Pourtant, le président et certains économistes estiment que l’inflation très faible (1,5 % sur un an en mars) autorise une politique monétaire encore plus laxiste.
Les taux directeurs de la Fed influencent tous les autres types de crédits et donc l’activité de l’économie tout entière.
Alors qu’une année électorale s’approche, baisser les taux revient à injecter des liquidités dans l’économie et à doper la croissance.
Pour faire bonne mesure, le président veut aussi nommer des alliés aux deux derniers postes vacants de gouverneurs au sein du directoire de la Fed. L’un d’entre eux, Herman Cain, a été écarté alors que plusieurs élus républicains ont émis des réserves sur ses compétences.
Un autre, Stephen Moore, à la personnalité controversée en raison notamment de certains de ses commentaires sur les femmes, plaide encore avec vigueur pour sa candidature à un poste de gouverneur.
C’est au Sénat, où la majorité républicaine est étroite, de confirmer les candidats désignés par la Maison-Blanche à la Fed.
Il faut remonter aux années 1970 et à Richard Nixon pour retrouver des pressions de cet ordre sur l’institution monétaire, s’accordent à dire les analystes.
