Des champions, oui, mais à quel prix?

Offert par Les Affaires


Édition du 25 Octobre 2014

Des champions, oui, mais à quel prix?

Offert par Les Affaires


Édition du 25 Octobre 2014

Paul St-Pierre Plamondon

Le gouvernement Couillard s'est donné un programme d'austérité depuis son entrée au pouvoir. Il ne se traduit pas seulement par des coupes dans les services à la population, mais également par une révision à la baisse du soutien gouvernemental aux entreprises.

Ainsi, le gouvernement libéral annonce des réductions de 20 % dans les crédits d'impôt aux entreprises, abandonne les programmes de soutien aux «gazelles» et remet clairement en question le soutien aux secteurs industriels «champions» (les grappes industrielles clés ou stratégiques). Selon le ministre de l'Économie, de l'Innovation et des Exportations, Jacques Daoust, «le gouvernement n'a pas à soutenir des secteurs en particulier, il n'a qu'à favoriser le développement d'un climat et d'un contexte accueillant pour les affaires et le reste suivra, selon les forces du marché qui s'exerceront...»

Commençons par affirmer qu'il était grand temps qu'un gouvernement fasse le ménage dans les multiples programmes de subventions et de crédits d'impôt. L'abolition de plusieurs crédits d'impôt désuets qui n'offraient pas un rendement de l'investissement raisonnable est sans aucun doute la bonne chose à faire dans la perspective d'équilibrer nos finances publiques. La gauche québécoise se réjouit de voir que l'entreprise privée ne tablera plus sur les fonds publics pour engraisser ses bénéfices, et la droite se félicite de la non-ingérence de l'État dans l'économie.

Priorité aux secteurs névralgiques

La réduction de tous les crédits d'impôt et l'abandon des secteurs industriels qui sont nos moteurs sur le plan économique soulèvent cependant des questions complexes.

Contrairement à l'Union européenne qui, dans le but d'éviter la surenchère entre ses États membres, leur a fixé des limites en matière de subventions pouvant être accordées à une entreprise, l'Amérique du Nord n'a pas établi de limites quant aux deniers publics pouvant être offerts aux entreprises pour les attirer. Cela donne lieu à des surenchères très inquiétantes. Quand on pense aux gigantesques crédits d'impôt offerts par le Tennessee qui ont entraîné le déménagement d'Electrolux ou aux crédits d'impôt très généreux accordés par l'Ontario à Ubisoft, on s'aperçoit que Montréal se trouve clairement en concurrence avec des villes nord-américaines qui n'hésiteront pas à vider les coffres de l'État pour convaincre une entreprise de déménager.

Il ne fait aucun doute que cette pratique est condamnable et qu'un plafond de subventions, à l'image des politiques de l'Union européenne, devra être instauré ici en Amérique. Mais d'ici là, Montréal a-t-elle les moyens de voir ses pôles industriels champions déménager ?

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