Compensation du Partenariat transpacifique: examen par le gouvernement libéral

Publié le 18/11/2015 à 12:34

Compensation du Partenariat transpacifique: examen par le gouvernement libéral

Publié le 18/11/2015 à 12:34

Par La Presse Canadienne

L'octroi par l'ex-gouvernement conservateur d'une compensation de 4,3 milliards $ aux producteurs laitiers canadiens pour contrer les effets néfastes du Partenariat transpacifique (PTP) ne semble pas être une affaire conclue.

La nouvelle ministre canadienne du Commerce international, Chrystia Freeland, affirme que cette enveloppe fait l'objet d'un examen. En campagne électorale, le Parti libéral a promis de consulter les Canadiens sur cet accord conclu avec 12 pays de la zone Pacifique et de tenir un vote au Parlement.

Elle signale que son gouvernement ne se sent guère lié par le contenu de cette compensation devant s'étendre sur 15 ans, qui a été entérinée par le Conseil des ministres du gouvernement conservateur pendant la campagne électorale.

La ministre Freeland s'est exprimée ainsi mercredi, aux Philippines, au sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) pendant que le président des États-Unis, Barack Obama, invitait les pays à ratifier le Partenariat dès que possible.

Les 12 pays membres du PTP se trouvent réunis pour la première fois à l'APEC depuis la signature de l'accord historique, annoncée le 5 octobre.

Il y a fort à parier que ces remarques de Mme Freeland ne seront pas bien reçues par l'industrie laitière canadienne, qui a défendu bec et ongles la gestion de l'offre pendant que l'ex-gouvernement conservateur négociait l'accord.

Le gouvernement Harper avait prévu cette enveloppe pour contrecarrer les effets éventuels de l'importation supplémentaire au Canada de 3,25 pour cent de produits laitiers en provenance de l'étranger.

"Nous comprenons l'importance de compenser les secteurs qui sont affectés", a dit Mme Freeland. "Mais ce serait inapproprié pour nous de nous engager en faveur d'enveloppes spécifiques puisque que nous sommes présentement en train d'évaluer l'ensemble de l'accord."

La ministre a révélé qu'elle avait eu des conversations au sujet de cette enveloppe compensatoire avec ses collègues ministres à l'Agriculture Lawrence MacAulay et au Développement économique Navdeep Bains.

"Nous sommes en train d'examiner ce qui sera compris dans ces plans compensatoires et je ne ferai aucune promesse à mes collègues ministres", a-t-elle insisté.

Mme Freeland a fait comprendre à ses partenaires du PTP présents

à Manille que son gouvernement était en faveur du libre-échange, qu'il comprenait l'importance de l'accord pour l'économie canadienne, mais que le Parti libéral s'était engagé en campagne électorale à tenir un débat sur la question.

Elle a également rapporté avoir dit "que le PTP n'a pas été négocié par notre gouvernement, il a été négocié par le précédent gouvernement et notre travail maintenant est d'examiner le texte avec précaution et de tenir des consultations".

Mme Freeland a souligné que les autres pays membres du PTP semblaient très bien comprendre la position du gouvernement libéral.

Deux heures plus tôt, le président Obama avait offert un discours vigoureux sur la nécessité de ratifier une fois pour toute le PTP lors d'un dîner tenu en l'honneur des dirigeants des pays membres du pacte.

"Le PTP est au coeur de notre vision commune pour l'avenir de cette région dynamique", a-t-il lancé.

M. Obama et M. Trudeau tiendront leur première rencontre bilatérale, jeudi, lors de la dernière journée du sommet de l'APEC. En plus de discuter du PTP, ils aborderont probablement les questions de la guerre menée contre les militants islamiques, la crise des réfugiés et la lutte aux changements climatiques.

M. Trudeau avait commencé sa journée de mercredi en participant à une table ronde réunissant 15 leaders canadiens du monde des affaires.

"Nous savons que le commerce est fondamentalement bon pour le Canada et les Canadiens", leur a dit le premier ministre. "Nous devons nous assurer que nous sommes connectés avec le monde."

Le ministre canadien des Affaires étrangères Stéphane Dion a mentionné que les États-Unis et le Canada étaient sur la même longueur d'ondes quant à la nécessité d'adopter un accord contraignant sur les changements climatiques au sommet de Paris qui s'ouvrira dans deux semaines.

M. Dion a qualifié les changements climatiques de "cancer" et s'est engagé à travailler de concert avec les États-Unis et la France pour parvenir à un accord efficace.

"Dissocier les changements climatiques et l'économie, avoir une discussion classique sur l'économie comme si nous n'avions pas ce problème, cette relation avec la planète, c'est quelque chose du passé", a-t-il dit.

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