Christine Lagarde est venue propager une idéologie gauchiste, juge Tony Clement

Publié le 14/09/2016 à 13:27

Christine Lagarde est venue propager une idéologie gauchiste, juge Tony Clement

Publié le 14/09/2016 à 13:27

Par La Presse Canadienne

Christine Lagarde. (Photo: Bloomberg)

Le candidat conservateur Tony Clement fait peu de cas de l'appui de Christine Lagarde au plan économique libéral, accusant la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) de propager des idées gauchistes.

Selon le député ontarien, en épousant les idées économistes de gauche, le gouvernement de Justin Trudeau a accouché d'un plan qui nuira à l'emploi en faisant exploser les dépenses.

Et si Christine Lagarde le soutient, elle se range derrière «une idéologie gauchiste» et «elle a tort», car ce n'est «pas la voie à suivre», a-t-il martelé avant d'entrer dans la salle de réunion du caucus conservateur, qui se tenait mardi et mercredi à Halifax, en Nouvelle-Écosse.

Lorsqu'on lui a fait remarquer que le FMI et sa directrice générale, qui a été ministre de l'Économie au sein du gouvernement de droite de Nicolas Sarkozy, en France, n'étaient pas exactement des figures de proue de la gauche, Tony Clement a dit qu'il se «fichait» de qui émanaient ces propos.

«Si tu mets de l'avant des théories fondées sur une idéologie gauchiste qui se traduit par plus de taxes et plus de dépenses, ça ne créera pas d'emplois. Et je défendrai toujours cela», a-t-il persiflé.

Son colistier Maxime Bernier n'est pas allé aussi loin, mais il a lui aussi minimisé les louanges formulées par Christine Lagarde. 

«C'est une keynésienne, elle croit que les dépenses vont créer plus de richesses, mais c'est plutôt l'épargne et l'investissement qui vont créer la richesse», a plaidé le député de Beauce.

Le keynésianisme est une théorie économique élaborée par John Maynard Keynes, selon laquelle l'implication active des gouvernements est la meilleure façon d'assurer la vitalité économique.

«Le FMI a une position, et c'est une position que je ne partage pas - inciter les pays à dépenser de l'argent», a-t-il enchaîné.

«Vous avez vu ce que ça a fait après la crise de 2007-2008, plusieurs pays ont dépensé de l'argent qu'ils n'avaient pas et actuellement, sont dans des positions financières et économiques difficiles», a conclu M. Bernier. 

Des propos «diplomatiques»

La porte-parole du Parti conservateur en matière de finances, Lisa Raitt, a abondé dans son sens, suggérant que la présidente du FMI avait tenu ces propos simplement pour des raisons diplomatiques.

«Elle est venue, elle a félicité le gouvernement au pouvoir. Elle a dit de belles choses de notre gouvernement, elle dit de belles choses sur ce gouvernement. Elle essaie probablement d'être diplomate», a dit la candidate pressentie à la succession de Stephen Harper. 

«C'est très bien qu'elle soit venue ici. (...) Par contre, c'est une chose de venir nous dire que c'est bien de dépenser, mais c'est une autre chose de venir nous dire comment nous allons le rembourser», a insisté Mme Raitt.

En visite à Ottawa, mardi, Christine Lagarde a félicité le gouvernement Trudeau pour son approche économique, qui colle selon elle avec celle que préconise l'institution internationale.

Elle a dit espérer que les politiques économiques canadiennes «deviennent virales» et que «ce dynamisme et cette passion» fassent école ailleurs dans le monde, notamment dans l'Union européenne.

En campagne électorale, le Parti libéral du Canada a promis de relancer l'économie et stimuler la croissance économique en investissant massivement dans les infrastructures, promettant de «modestes» déficits de 10 milliards $ par année. 

On a cependant appris en mars dernier, lors du dépôt du premier budget du gouvernement Trudeau, que le montant dudit «modeste» déficit pour 2016-2017 atteindrait 29,4 milliards $.

Le député Gérard Deltell n'a pas voulu commenter directement la sortie de Mme Lagarde, mais «comme bon père de famille», il «ne pense donc pas que c'est une bonne chose» que de faire des déficits lorsque la situation ne l'exige pas forcément.

«Moi, je suis davantage de l'école de Paul Martin, qui a dit il n'y a pas si longtemps que c'est dans une période de croissance économique qu'il faut, quand on a les moyens de le faire, éviter les déficits», a-t-il fait valoir en mêlée de presse.

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