Charest en mission en Russie

Publié le 07/12/2009 à 09:32, mis à jour le 03/11/2010 à 11:26

Charest en mission en Russie

Publié le 07/12/2009 à 09:32, mis à jour le 03/11/2010 à 11:26

Par Olivier Schmouker

C'est la première mission russe de Jean Charest. Photo : Lesaffaires.com

Jean Charest a entamé une mission économique et politique en Russie qui se déroulera jusqu’au 11 décembre. Le premier ministre du Québec est accompagné d’une dizaine de représentants d’entreprises québécoises qui aimeraient développer des partenariats d’affaires en Russie. Ces entreprises évoluent dans différents secteurs économiques, dont ceux des infrastuctures, du transport et des télécommunications. Il s’agit, entre autres, de Bombardier Produits Récréatifs, CAE, SNC-Lavalin et Gaz Métro.

Durant son séjour à Moscou, M. Charest doit rencontrer Viktor Zubkov, vice-premier ministre russe, ainsi que Yuri Luzkhov, le maire de la capitale, avec qui il devrait signer une entente de coopération. Sa dernière journée en Russie sera consacrée à Saint-Pétersbourg, où il rencontrera différents responsables politiques et gens d’affaires.

Pierre Arcand a préparé le terrain

Pierre Arcand, le ministre des Relations internationales, lui a préparé le terrain en juin dernier, en effectuant lui-même une mission en Russie. Il a alors rencontré, entre autres, Maksim Travnikov, le vice-ministre du Développement régional, et Georgiy Muradov, le chef du département des relations internationales du gouvernement de Moscou.

«Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour aider nos entreprises à percer le marché russe, qui représente un potentiel énorme», avait alors dit M. Arcand, en soulignant que la visite d’un ministre québécois était un appui de taille dans un pays où la politique occupe une grande place dans l’économie.

C’est que la Russie représente le 13e client du Québec. Les exportations québécoises vers la Russie se chiffraient en 2008 à 450 millions de dollars, et les importations, à 850 millions de dollars, selon l’Institut de la statistique du Québec. Les Russes nous achètent surtout de la machinerie, et inversement, nous leur achetons surtout du pétrole brut.

De surcroît, des entreprises phares du Québec sont déjà actives en Russie, à l’image de SNC-Lavalin, de Bombardier et du Cirque du Soleil, et ce «même si ce marché est encore difficile», a admis le ministre.

M. Arcand en a d’ailleurs lui-même fait l’expérience. Durant sa visite, il a eu l’occasion de s’entretenir avec Alexander Medvedev, le vice-président de Gazprom, le géant gazier russe qui avait signé quelques mois plus tôt une lettre d’entente de partenaire dans le projet Rabaska, un port méthanier qui serait implanté sur le Saint-Laurent. Trois semaines après cet entretien, Gazprom balançait aux médias russes qu’il avait déchiré la lettre d’entente et ne comptait plus participer à ce projet, sans donner la moindre explication officielle…

Et Raymond Bachand avant lui

Le périple russe de M. Charest a également été précédé d’une autre mission, celle-là menée en 2008 par Raymond Bachand, alors ministre du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation. La délégation québécoise avait obtenu une cinquantaine de rendez-vous privés et rencontré quelque 250 gens d’affaires russes.

Cette mission avait été présentée comme une réussite par le ministre Bachand, car elle avait rempli ses principaux objectifs, qui étaient «d’évaluer le potentiel de nouveaux partenariats potentiels dans les secteurs des véhicules récératifs, de l’énergie, des équipements miniers, des infrastructures, de l’aérospatiale, de l’agroalimentaire et de la fourrure».

Mais tous les participants ne sont pas de cet avis. Un exemple : Camoplast, un fabricant de chenilles et autres roues de caoutchouc établi à Sherbrooke. Quand on lui demande aujourd'hui ce qu’elle a retiré du voyage, la haute-direction répond d’un ton sec par un «Ne comptez pas sur nous pour parler de ça», avant de raccrocher abruptement…

 

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