Budget de Montréal : les gens d'affaires de Montréal en colère

Publié le 14/01/2010 à 06:58

Budget de Montréal : les gens d'affaires de Montréal en colère

Publié le 14/01/2010 à 06:58

La Chambre de commerce du Montréal métropolitain se dit inquiète des effets du budget 2010 de Montréal. Photo : Lesaffaires.com

La communauté des affaires de Montréal a, de façon unanime, réagi négativement au dernier budget présenté ce matin par l’administration du maire Gérald Tremblay.

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Ce budget 2010 prévoit des augmentations de taxes foncières moyennes de 5,3% sur les immeubles résidentiels et de 6% sur les immeubles non-résidentiels. Ces hausses s’accompagnent de la création d’une nouvelle taxe sur le stationnement au centre-ville dont les revenus (20M$) seront dédiés entièrement au développement du transport en commun de Montréal.

Se disant inquiète, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) estime que ce dernier budget du maire Tremblay met en évidence toute la vulnérabilité de la situation financière de Montréal.

« Nous comprenons que la Ville ait subi les contrecoups de la récession mondiale et que le gel de la taxe foncière des dernières années devenait insoutenable, affirme Michel Leblanc, le président et chef de la direction de la CCMM.

«Toutefois, ajoute-t-il, en ciblant les entreprises et en leur imposant une augmentation substantielle de la taxe foncière, à laquelle s'ajoute une nouvelle taxe sur le stationnement au centre-ville, la Ville fragilise les entreprises à une étape où plusieurs d'entre elles luttent pour leur survie. »

Poule aux oeufs d'or

Une critique que semblent partager tant les commerçants que les propriétaires immobiliers de Montréal. En outre, Destination Montréal et l'Association des Sociétés de développement commercial de Montréal (ASDCM) réagissent tout aussi vivement.

Cette dernière soutient que les hausses de taxes vont réduire les revenus nets des commerçants, affaiblir ses artères commerciales et réduire le pouvoir d’achat des consommateurs. Elle juge de plus, inéquitable la taxe sur le stationnement du centre-ville, qui s’en trouvera non seulement fragilisé, mais également désavantagé par rapport au reste de l’offre commerciale de la région métropolitaine.

«Après les parcomètres, les stationnements, soupire André Poulin, le directeur général de Destination Centre-ville. On ne se rend pas compte à l’Hôtel de ville qu’en agissant de la sorte, c’est comme si on abusait d’une poule aux œufs d’or.»

À un moment donné, dit-il, les commerces et bureaux du centre-ville vont percevoir toutes ces augmentations comme une invitation à aller s’installer ailleurs. Un peu comme BCE, qui a fini par déménager son siège social du centre-ville à l’Ile des Sœurs.

Un nouveau budget?

Un avis qui rejoint les inquiétudes de l’Institut de développement urbain (IDU), qui regroupe les propriétaires immobiliers de Montréal. Denis Leclerc, vice-président de l’IDU et responsable du comité de fiscalité municipale et de développement économique, dit comprendre les événements qui ont mené le maire Tremblay à utiliser le pouvoir de taxation qui lui a été accordé par Québec.

Cela dit, il affirme que les mesures adoptées par l’administration Tremblay joue en défaveur de Métropole qui se voit de la sorte désavantagée comparativement à l’offre des territoires voisins. Sous réserve d’une analyse plus aprofondie, Denis Leclerc évoque même la possibilité que l’imposition d’une taxe variable selon le territoire puisse être illégale.

Quoi qu’il en soit, de concert avec les entreprises, citoyens et travailleurs de Montréal, l’IDU espère faire en sorte de convaincre les gouvernements provincial et fédéral de la nécessité de se pencher sur le statut et les besoins financiers particuliers de Montréal, comme métropole du Québec.

Une révision complète des mesures annoncées dans le présent budget ne sont pas inimaginable pour l’IDU. L'ASDCM demande au maire, pour sa part, de retravailler le budget «afin de rendre équitable la nouvelle taxe sur le stationnement et de réduire le fardeau qu'entraînera la taxe résidentielle et non résidentielle».

 

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