Bill Morneau démissionne

Publié le 17/08/2020 à 21:25

Bill Morneau démissionne

Publié le 17/08/2020 à 21:25

Par La Presse Canadienne
L'ex-ministre fédéral des finances du Canada, Bill Morneau. (Photo: La Presse Canadienne)

L'ex-ministre fédéral des finances du Canada, Bill Morneau. (Photo: La Presse Canadienne)

Bill Morneau a annoncé sa démission comme ministre des Finances et député, mais il s’est bien gardé de commenter l’affaire We Charity, qui tourmente le gouvernement depuis des semaines. 

En conférence de presse, lundi soir, à Ottawa, M. Morneau a fait valoir que «le moment était venu» pour un nouveau ministre des Finances d’affronter la relance à long terme de l’économie post−pandémie. 

«Nous devons reconnaître que ce processus prendra plusieurs années. Le moment est venu pour un nouveau ministre des Finances de mettre en oeuvre ce plan pour le long et difficile chemin devant nous», a−t−il déclaré.

Il a indiqué qu’il n’avait jamais eu l’intention de se présenter aux prochaines élections.

Il a dit avoir offert sa démission au premier ministre Justin Trudeau, lundi matin, et a affirmé avoir l’intention de se présenter comme secrétaire général de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Interrogé à plusieurs reprises sur le scandale We Charity, M. Morneau s’est contenté de répéter qu’il était temps pour un nouveau ministre de prendre les rênes des finances.

Dans un communiqué, le premier ministre Justin Trudeau a rendu hommage à son ex−ministre, et a assuré que le Canada appuiera sa candidature à la tête de l’OCDE.

«Je tiens à remercier Bill pour tout ce qu’il a fait pour améliorer la qualité de vie des Canadiens et faire de notre pays un endroit meilleur et plus juste où vivre. J’ai compté sur son leadership, ses conseils et son amitié au fil des ans et j’ai confiance que cela se poursuivra dans le futur», a−t−il affirmé.

 

Controverse de WE Charity

M. Morneau est en eaux troubles depuis les révélations des liens entre l’organisme WE Charity et sa famille. Le gouvernement fédéral avait accordé un contrat à WE Charity pour gérer un programme de bourses élaboré en réponse à la pandémie.

La famille de M. Trudeau a, elle aussi, des liens avec l’organisation charitable — dont le nom en français est Mouvement UNIS — qui a choisi d’abandonner le contrat qu’Ottawa lui avait accordé.

M. Morneau a nié lundi que le premier ministre lui aurait demandé sa démission.

La nouvelle récente, selon laquelle l’ancien gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angeterre Mark Carney aidait M. Trudeau dans la transition post−COVID, a nourri les rumeurs voulant que M. Morneau était sur le point d’être remplacé.

La semaine dernière, M.Trudeau avait tenté d’étouffer cette controverse, en diffusant un communiqué dans lequel il témoignait sa pleine confiance envers son ministre, ajoutant que les rumeurs de mésententes étaient fausses.

 

L’opposition reste sur sa faim

L’opposition à Ottawa n’a pas tardé à réagir à la nouvelle. Le chef conservateur Andrew Scheer a accusé le premier ministre Trudeau de prendre M. Morneau comme un «bouc émissaire».

«Tant que Trudeau sera premier ministre, la corruption continuera», a−t−il conclu.

«Il reste à monsieur Trudeau de faire la même chose et de laisser son siège le temps de l’enquête du commissaire à l’éthique et des quatre comités qui enquêtent sur We Charity», a indiqué le député bloquiste Rhéal Fortin à La Presse Canadienne.

Le Bloc québécois continue de brandir la menace de déposer une motion de censure pour renverser le gouvernement minoritaire de Justin Trudeau.

«On va être conséquent avec ce qu’on a dit jusqu’à maintenant, si Justin Trudeau ne cède pas sa place, on va présenter un vote de confiance à l’automne, c’est à peu près certain», a précisé Rhéal Fortin.

«En pleine crise, le PM a perdu son ministre des finances. Chaque fois qu’il brise les lois sur l’éthique, il fait porter le fardeau à quelqu’un d’autre. Ce n’est pas du leadership», a déclaré pour sa part le chef néo−démocrate Jagmeet Singh.

L’ancienne ministre de la Justice, Jody Wilson−Raybould, qui avait causé tout un fracas avec l’affaire SNC−Lavalin, a ajouté son grain de sel dans l’histoire.

«Qu’elle soit volontaire ou non, un jour de démission pour un ministre et sa famille est tumultueux de façon générale et pour plusieurs raisons. Je suis forcée de croire qu’il y a anguille sous roche», a−t−elle écrit sur les réseaux sociaux.

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