Affaire UNIS: Morneau épinglé, Trudeau blanchit

Publié le 13/05/2021 à 13:56

Affaire UNIS: Morneau épinglé, Trudeau blanchit

Publié le 13/05/2021 à 13:56

Par La Presse Canadienne
Justin Trudeau

Le commissaire a conclu que «M. Trudeau n’avait participé à aucune discussion avec eux ayant mené aux décisions ». (Photo: Getty Images)

Le commissaire fédéral à l’éthique conclut que le premier ministre Justin Trudeau n’a pas contrevenu à la Loi sur les conflits d’intérêts en ne se récusant pas lors des discussions au conseil des ministres concernant l’attribution d’un important contrat à l’organisme UNIS (WE Charity).

Dans un autre rapport, Mario Dion estime toutefois que l’ancien ministre des Finances Bill Morneau aurait dû, lui, se récuser, en raison de ses liens d’amitié avec Craig Kielburger, l’un des cofondateurs d’UNIS, qui a finalement obtenu le contrat de gestion des bourses pour étudiants bénévoles.

Par contre, le commissaire Dion conclut « qu’il n’y avait pas de liens d’amitié entre M. Trudeau et MM. Kielburger et que M. Trudeau n’avait participé à aucune discussion avec eux ayant mené aux décisions ».

Selon M. Dion, « le degré de mobilisation » du cabinet de M. Morneau quant aux dossiers relatifs à UNIS « semble avoir été exceptionnellement élevé par le passé, ce qui s’est également produit dans les affaires à l’étude ». Selon M. Dion, le ministre Morneau « a accordé un traitement de faveur à UNIS en permettant aux membres de son personnel ministériel de fournir une assistance disproportionnée à un électeur ».

M. Dion rappelle qu’il a été invité à enquêter sur M. Morneau par plusieurs députés en raison de ce que certains croyaient être des « liens étroits » entre sa famille et l’organisme de bienfaisance UNIS, fondé par les frères Marc et Craig Kielburger.

Le commissaire a constaté que les liens du ministre avec Craig Kielburger relevaient effectivement de ce que son bureau qualifie d’amitié, ce qui signifiait que M. Morneau aurait dû savoir que cela créait un conflit d’intérêts.

« L’amitié entre les deux familles, conjuguée à la proximité entre les intérêts des Kielburger et d’UNIS, créait plutôt un conflit d’intérêts potentiel, lequel est devenu bien réel lorsque M. Morneau a été appelé à prendre une décision qui lui fournirait la possibilité de favoriser les intérêts personnels d’UNIS », écrit M. Dion.

Le commissaire ajoute que lors des discussions au cabinet sur le programme de bénévolat étudiant, « M. Morneau s’est placé en situation de conflit d’intérêts à plusieurs reprises ».

M. Morneau, qui a démissionné de ses fonctions de ministre des Finances et de député libéral en août 2020, souligne dans une déclaration jeudi que selon le rapport Dion, c’est la fonction publique qui a décidé qu’UNIS devrait administrer le programme. « Comme je l’ai déjà dit, j’aurais dû me récuser de la discussion », admet M. Morneau sur Twitter.

M. Trudeau s’était lui aussi excusé l’été dernier de ne pas s’être retiré des discussions autour du programme, étant donné que lui et ses proches avaient participé à huit événements d’UNIS, son frère et sa mère ont même été payés pour leur implication.

Le premier ministre a indiqué jeudi dans un communiqué que le rapport Dion confirmait ce qu’il avait déjà dit depuis le début: « qu’il n’y avait pas de conflit d’intérêts » dans cette affaire. « Au coeur de cette initiative se trouvait la volonté d’apporter du soutien aux jeunes le plus rapidement possible durant cette pandémie », écrit M. Trudeau.

« Comme premier ministre, ma tâche consiste à faire tout ce qu’il faut, pour aussi longtemps qu’il le faudra, en apportant un soutien direct qui vise à aider les gens et les entreprises à passer à travers cette crise. C’est ce que notre gouvernement a fait. »

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