Y a-t-il un conseiller en ressources humaines dans la salle ?


Édition du 08 Février 2014

Y a-t-il un conseiller en ressources humaines dans la salle ?


Édition du 08 Février 2014

Photo: iStock

Les conseillers en ressources humaines agréés (CRHA) risquent de se faire plus rares au cours des prochaines années. Ironiquement, ce sont les mieux placés pour gérer le recrutement et la rétention des travailleurs, durant la période de rareté de la main-d'oeuvre qui s'annonce dans un grand nombre de secteurs professionnels.

Le Québec compte environ 10 000 CRHA. Au cours des deux à trois prochaines années, l'Ordre des CRHA prévoit qu'environ 930 d'entre eux partiront à la retraite, alors que seulement 800 sortiront des universités pour les remplacer.

Florent Francoeur, pdg de l'Ordre, croit que plusieurs entreprises seront tentées de contourner le problème en confiant ces tâches à des professionnels agissant dans des domaines connexes, comme les avocats. Une erreur, selon lui. «La fonction de ressources humaines est devenue beaucoup plus stratégique depuis une quinzaine d'années», soutient-il.

Le CRHA est aujourd'hui au coeur des relations de travail dans l'entreprise. Il est notamment très engagé dans le développement organisationnel, la formation de la main-d'oeuvre, la santé et sécurité au travail et la gestion des changements qui touchent les travailleurs.

Trouver et garder les travailleurs

Et cela, sans oublier le recrutement. Une tâche qui se complexifie, en particulier lorsqu'on tente de dénicher des travailleurs spécialisés et expérimentés. «On fait quoi quand on affiche un poste et que personne de pertinent ne postule ? C'est là que l'expertise et les connaissances du CRHA deviennent précieuses», explique Florent Francoeur.

Une situation qui se produit de plus en plus souvent, alors que le taux de chômage avoisine les 7 %, voire les 5 % dans certaines régions. «Dans un tel contexte, on assiste à une réelle guerre pour recruter les talents, note le pdg. Les entreprises doivent porter une attention particulière aux conditions de travail de leurs employés pour les garder.»

Attirer des jeunes

Pour combler le manque à gagner qui s'annonce du côté des CRHA, l'Ordre mène une campagne, notamment auprès des étudiants à partir du collégial, afin d'augmenter la notoriété de cette profession souvent méconnue. L'objectif est clair : détruire le mythe voulant qu'un CRHA ne fasse que gérer les paies et le recrutement !

Mais même si l'Ordre réussit à convaincre les jeunes d'aller vers cette profession, certains se butent sur les critères d'acceptation dans les programmes universitaires, dont la plupart sont assez rigoureusement contingentés.

Par exemple, le baccalauréat en gestion des ressources humaines de l'Université du Québec à Montréal n'accepte pas plus de 60 candidats par année. «Il s'agit simplement d'assurer la qualité de la relève», soutient le directeur du programme, Noël Mallette. Une cote R minimale de 24 est nécessaire pour être admis. Le directeur convient que l'université aurait les ressources pour accueillir davantage d'étudiants, mais il se dit à l'aise avec la situation actuelle. «Nous avons un taux de placement des finissants de 96 %, signale-t-il. Si on atteint 100 %, on pourrait revoir notre limite.»

Il n'y a pas encore de concertation pour l'instant sur cette question des universités entre elles ni avec l'Ordre. Ce dernier pourrait toutefois approcher les universités, afin d'éviter que le Québec ne se trouve à court de CRHA dans les prochaines années.

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