Blogue. Selon une étude de l’Institut de la statistique du Québec, on ne retrouve que 24,8 % de diplômés universitaires parmi les francophones âgés entre 25 et 34 ans vivant au Québec. Les chiffres comparables sont de 34,9 % chez les jeunes anglophones et de 37,4 % chez les allophones.

Ce n’est pas une question génétique les jeunes francophones de l’Ontario obtiennent un diplôme universitaire dans une proportion de 31,3 %, comparativement à 29,2 % chez les anglophones et à 41,1 % chez les allophones.

Question culturelle

L’explication la plus plausible à ce phénomène est d’ordre culturel et elle est la même que pour le décrochage scolaire, qui atteint des proportions alarmantes chez les jeunes garçons francophones.

Cette explication, c’est l’absence de valorisation de l’éducation au sein de nombreuses familles francophones.

Comme l’éducation n’est pas valorisée, les jeunes ne prennent pas le goût de la lecture et des études, qui ne sont pas la priorité numéro 1.

Ils commencent par travailler pour gagner de l’argent, s’achètent une vieille voiture qui doit être entretenue et réparée, voyagent, s’endettent et entrent dans le cycle de la consommation. Comme ils n’ont plus le temps d’étudier, ils ne réussissent pas et ils abandonnent.

La culture du hockey

Le hockey occupe une place si grande dans les préoccupations des Québécois francophones que c’est le sujet le plus traité dans les médias. Une station de radio montréalaise, CKAC, est même dédiée entièrement au sport et c’est évidemment le hockey qui y remporte la palme des heures d’écoute et de la cote d’écoute. Connaissez-vous un autre domaine d’activité qui peut bénéficier d’une telle attention dans une station radiophonique ?

Bien sûr, on peut aimer le hockey et également s’instruire, se cultiver et étudier, mais la place qu’occupe le hockey dans les préoccupations d'un grand nombre de jeunes et de leurs parents est, pour plusieurs, excessive. Et le plus ironique de ce phénomène est le fait que l'attention qui est apportée par les médias au hockey professionnel sert essentiellement une entreprise à but lucratif, le Canadien.

Un chercheur universitaire a même comparé le hockey à une religion et un livre sur l’histoire du Club de hockey Canadien a été utilisé comme matériel scolaire. Et que dire de l’expression chrétienne Sainte-Flanelle pour désigner le club de hockey favori des Québécois. Or, "la religion est l'opium du peuple", a écrit Jean-Paul Sartre. Il est certain que l'opium ne fait bon ménage avec l'instruction.

Les bibliothèques

L’observation de la clientèle des bibliothèques municipales donne un aperçu de l’intérêt des différents groupes culturels pour l’éducation.

Je n’ai pas de statistique à ce sujet, mais, étant un habitué de la bibliothèque de Brossard, où l’on retrouve d’importantes communautés d’origine asiatique, je peux témoigne que les familles appartenant à ces groupes fréquentent cet établissement culturel dans des proportions bien supérieures à ce qu’ils représentent dans l’ensemble de la population brossardoise.

Il y a toutefois un bémol à apporter, ce ne sont pas toutes les communautés culturelles qui fréquentent les bibliothèques dans de fortes proportions.