Une nouvelle menace : les dettes des États

Publié le 25/01/2010 à 13:04

Une nouvelle menace : les dettes des États

Publié le 25/01/2010 à 13:04

Par Jean-Paul Gagné

Blogue. En plus des problèmes financiers des grandes banques, l’effondrement des prix de l’immobilier à Dubaï et la bulle spéculative qui s’installe dans l’immobilier chinois, une autre grande menace se profile.

Il s’agit de l’endettement des États et les difficultés qui y sont associées : la hausse des taux de rendement attendus par les investisseurs et les difficultés de remboursement de leurs dettes.

La Grèce

Le pays le plus mal pris à cet égard est la Grèce, dont le déficit budgétaire représente 12,7 % de son produit intérieur brut (PIB) et dont la dette compte pour 113 % de ce même PIB (120 % en 2010). On est loin des plafonds respectifs de 3 % et de 60 % du PIB prévus dans le Traité de Maastricht.

Pire, une enquête de la Commission européenne a révélé de graves anomalies dans la comptabilité de la Grèce, ce qui veut dire que la situation financière du pays est encore pire que l’indiquent les chiffres officiels.

Résultat, ces jours derniers, l’écart de rendement pour les obligations de 10 ans de la Grèce et de l’Allemagne (qui sert d’étalon en Europe) a dépassé les trois points de pourcentage (soit un peu plus de 6,25 % pour les titres de la Grèce et environ 3,25 % pour ceux de l’Allemagne). Cet écart est tombé depuis sous les 3 points.

On parle de faillite de la Grèce. Que faire ? La Commission européenne fait des pressions sur le gouvernement de la Grèce pour qu’il réduise ses dépenses. Celle-ci envisage aussi un prêt, ce qui serait exceptionnel. La Commission veut régler ses problèmes et ne veut pas que le Fonds monétaire international (FMI) s’immisce dans ses affaires. Néanmoins, le FMI veille au grain.

Espagne, Portugal, Italie, l’Irlande

Le problème de l’endettement des pays déborde la Grèce. Le Portugal, l’Espagne, l’Italie et l’Irlande ont aussi leur lot de problèmes, qui inquiètent les marchés financiers. Leurs déficits ont augmenté à cause de la récession et ils ne semblent pas prêts de se résorber facilement è cause de la lenteur de la reprise.

L’Espagne fait face à un chômage 20 % (plus de 40 % chez les 16-24 ans). Son déficit budgétaire dépassera les 10 % du PIB en 2010.

L’Irlande et le Portugal prévoient des déficits respectifs qui atteindraient 8,6 % et 12 % du PIB en 2010.

Quant à l’Italie, son déficit budgétaire serait limité à 5,3 %, mais sa dette atteint 117 % de son PIB, C’est la plus élevée de la zone euro et la troisième au monde.

Le Japon, qui vient en tête de l'endettement relatif avec une dette représentant 180 % de son PIB, vient de se faire avertir par Standard & Poors qu'il risque une dévaluation de sa dette, qui est présentement notée AA (en non AAA comme les grands pays industrialisés).

Menace pour la reprise

S’ils veulent empêcher une explosion des taux de rendement exigés par les marchés pour leurs obligations, ce qui aggraverait encore leurs problèmes financiers, les gouvernements devront prendre des mesures budgétaires restrictives, ce qui ralentira la reprise de l’économie mondiale.

Quand on ajoute ces problèmes aux déficits budgétaires respectifs des États-Unis, du Royaume-Uni et de la France (plus de 10 %, plus de 12 % et plus de 8 % du PIB), aux problèmes des grandes banques internationales (qui supportent beaucoup de prêts immobiliers à risque qui devront être dépréciés), aux difficultés de Dubaï (chute brutale de valeur du parc immobilier) et aux menaces inflationnistes qui s’installent en Chine, il faut reconnaître que la reprise mondiale durable n’est pas assurée.

D’où les pressions sur plusieurs devises et la spéculation sur les métaux précieux…

D’où aussi la nécessité de faire preuve de prudence sur les marchés financiers.

 

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