Les Torontois verront bientôt sur leurs routes une dizaine de voitures hybrides branchées, c'est-à-dire des hybrides que l'on peut brancher dans une fiche électrique de maison (110 volts) afin de rouler en mode électrique plus longtemps. Cette technologie Le Toronto Star rapporte que huit Toyota Prius, une Civic hybride et un Ford Escape hybride seront modifiés afin de vérifier leur fonctionnement quotidien dans un environnement urbain. L'objectif est d'avoir 200 voitures hybrides branchées sur la route dès l'an prochain, "selon les budgets disponibles". Une voiture branchée sur le réseau électrique Cette technologie, encore artisanale, est très prometteuse car elle permet de réduire la consommation d'essence de manière importante tout en diminuant la pollution atmosphérique et les émissions de GES, surtout si l'électricité est hydroélectrique ou nucléaire. Dans le cas de Toronto, les émissions de CO2 seraient 40% plus faibles, cette amélioration atteignant 60% lorsque les centrales ontariennes au charbon seront fermées au cours de la prochaine décennie. Des batteries supplémentaires seront ajoutées à dix hybrides, ce qui leur permettra d'emmagasiner plus d'énergie électrique, et donc de rouler en mode presque complètement électrique durant une portion des déplacements, qui équivaudrait aux premiers 50 km d'un périple. Puisque les déplacements quotidiens sont souvent plus courts, les gains potentiels sont alléchants. Il en coûte actuellement environ 10 000 $ afin de faire les modifications nécessaires par des spécialistes, cette transformation étant de plus en plus populaire en Californie. GM et Toyota ont récemment annoncé qu'ils travaillaient sur la première voiture hybride branchée fabriquée commercialement, ce qui pourrait faire baisser de manière importante les coûts impliqués. Un avantage important du modèle branché est que son autonomie de déplacement n'est pas contrainte par le mode électrique. Alors qu'un aller-retour Québec-Montréal est difficilement envisageable avec une voiture seulement électrique sans une recharge, la hybride branchée pourrait faire une partie du voyage en mode hybride avant de passer à l'essence pour le reste du périple, et faire le plein d'essence lorsque nécessaire. L'Ontario…et le Québec ? La ville Reine s'est associée au distributeur d'électricité renouvelable Bullfrog Power, à Toronto Hydro, à l'Université de Toronto et à l'Université York, à la firme TAS Designbuild et au gouvernement provincial pour réaliser ce projet. Alors que l'Ontario a fait face à des pannes ponctuelles depuis quelques années, les hybrides branchées pourraient, à terme, servir de système d'emmagasinage décentralisé. Les voitures se chargent surtout la nuit, où la demande d'électricité est la plus faible, et elles pourraient être rebranchées au réseau lorsque la demande est à son sommet, durant les canicules. Il faudrait toutefois atteindre une masse critique de voitures hybrides branchées, et développer une technologie permettant aux hybrides de"redonner" l'électricité au réseau. Les propriétaires pourraient ainsi rentabiliser encore davantage leur achat. Il est enfin intéressant de noter qu'aucune initiative similaire n'existe actuellement au Québec, qui tire environ 94 % de son électricité de sources hydrauliques, ce qui permettrait de maximiser les gains potentiels d'une technologie dont l'utilité dépend directement de la source d'électricité alimentant le réseau auquel il est rattaché. Pour aller plus loin : http://www.thestar.com/News/article/217207 Toronto Star http://www.visiondurable.com/article-93739-Des-hybrides-branchees-sur-le-reseau-electrique.html Vision durable