Si Hydro-Québec était suédoise

Publié le 29/10/2011 à 00:00, mis à jour le 31/10/2011 à 15:47

Si Hydro-Québec était suédoise

Publié le 29/10/2011 à 00:00, mis à jour le 31/10/2011 à 15:47

Si Hydro-Québec était suédoise... sa croissance serait hors Québec et, en 11 ans, ses revenus grimperaient de 670 % !

Maintenant, rêvons un instant. Grâce aux dividendes accrus d'Hydro-Québec (HQ), l'État nous donnerait un répit en baissant nos impôts, la dette serait en voie d'être remboursée et on créerait de la richesse ! Par rapport au produit intérieur brut (PIB), notre dette est de 55 % (101 % avec la portion fédérale). Le Québec est endetté et sa marge de manoeuvre, mince. Nos infrastructures se dégradent, nos impôts sont élevés et l'activité économique est stagnante.

Détenue à 100 % par l'État, la société suédoise Vattenfall produit, distribue et vend 280,3 térawattheures (TWh) d'électricité, dont 29 % en Suède. De 1999 à 2010, ses revenus sont passés de 3,1 à 23,7 milliards d'euros (G€), une croissance de 670 %. Durant cette période, les revenus d'HQ ont augmenté de 9,6 à 12,3 G$, soit de 28 %.

En 2010, avec 9,4 millions de Suédois, le revenu par tête de Vattenfall était de 2 524 € (3 596 $). En comparaison, HQ génère 1 576 $ par individu. Vattenfall emploie 38 127 personnes, dont 23,5 % en Suède. Sa croissance a débuté après sa restructuration en 1990. En 1992, Vattenfall s'est définie comme une société d'énergie, non plus seulement d'électricité.

Une campagne d'acquisitions

Dès 2012, HQ doit amorcer une campagne d'acquisitions internationales et cibler des sociétés axées sur les énergies et les technologies propres. L'achat et la gestion de ces entreprises se feraient en partenariat avec le secteur québécois. En s'inspirant des performances suédoises, 12 milliards de revenus annuels de plus seraient générés d'ici 5 ans.

Tout d'abord, statuons que les ressources naturelles appartiennent aux Québécois et scellons le débat de la privatisation. Quant aux multinationales, elles peuvent investir chez nous, mais comme actionnaires minoritaires. Si l'on veut débloquer le plein potentiel d'HQ, la gestion entrepreneuriale doit être dissociée de la politique. La création d'une société en commandite et d'un «nouveau» HQ permettrait de retirer l'État de la gestion, tout en veillant à ce qu'il reste actionnaire et unique bénéficiaire.

En prélevant une part des nouveaux revenus générés, HQ pourrait, en partenariat avec les secteurs privés et universitaires, développer une «écocité» verte et donner au Québec une vitrine internationale. Dans cette écocité québécoise, le bilan de carbone serait à zéro et 100 % des déchets seraient récupérables. On y retrouverait le plus grand centre d'innovation du monde en énergies et technologies propres ainsi qu'une exposition permanente démontrant le génie québécois.

Pour stimuler le développement économique, créer un climat propice à l'investissement et à l'innovation, l'État doit donner l'exemple. HQ a les atouts pour devenir un leader énergétique vert mondial et implanter le modèle suédois. La prospérité durable, c'est un choix, c'est une vision. Pour y parvenir, nous aurons besoin d'audace.

*Pierre-André Paulin est un investisseur du secteur immobilier.

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