Réduire le gaspillage, alléger la facture

Publié le 23/04/2011 à 00:00, mis à jour le 10/05/2011 à 16:20

Réduire le gaspillage, alléger la facture

Publié le 23/04/2011 à 00:00, mis à jour le 10/05/2011 à 16:20

Réaliser des économies annuelles dans les cinq à six chiffres est loin d'être une mission impossible. " En moyenne, quand je visite une organisation, j'aperçois instantanément des gains potentiels en énergie de 7 à 12 % ", affirme Éric Le Couédic, directeur de la Démarche d'accompagnement industriel en efficacité énergétique à l'Association québécoise pour la maîtrise de l'énergie (AQME). Réduire le gaspillage peut alléger la facture d'énergie de 3 à 5 %. Mieux : " une entreprise peut réaliser jusqu'à 25 % d'économies grâce à une politique d'efficacité énergétique sérieuse, si elle décide d'éliminer ses pertes en énergie, de récupérer sa chaleur et de moderniser ses installations ", ajoute-t-il.

IGA se rafraîchit grâce au CO2

Depuis 2009, Sobeys Québec, une championne en matière d'efficacité énergétique, a équipé plus d'une vingtaine de ses magasins IGA de nouveaux systèmes de réfrigération au dioxyde de carbone (CO2). Ceux-ci consomment presque 22 % moins d'énergie et leur fonctionnement coûte 60 % moins cher comparativement aux systèmes traditionnels au fréon, un composé de la famille des chlorofluorocarbones (CFC).

La réfrigération au CO2 est très courante en Scandinavie, mais quasi inconnue en Amérique du Nord. " Quand j'ai constaté cela, j'ai invité cinq manufacturiers d'ici à concevoir un système sans CFC, adapté à nos installations. Je voulais qu'il soit bon marché, peu énergivore, facile d'entretien et compact ", dit Simon Bérubé, directeur principal de l'aménagement commercial chez Sobeys Québec. L'objectif : créer un produit de bonne qualité tout en réduisant les coûts et les gaz à effet de serre (GES) de Sobeys Québec.

Deux manufacturiers ont livré leur prototype en 2009. Après une période d'ajustements, un premier système fonctionnant au CO2 a été installé au IGA de Côteau-du-Lac, en Montérégie. Coût de l'opération : 246 000 $, dont la moitié en subventions.

" Ces systèmes ont moins tendance à fuir que ceux au fréon et sont moins chers ", explique Simon Bérubé. " Ils fournissent aussi un froid plus constant, ce qui diminue les pertes d'aliments. " Enfin, le CO2 est un GES beaucoup moins puissant que le fréon.

À la suite de cette initiative, le Consumer Goods Forum s'est engagé en 2010 à ne plus utiliser d'hydrofluorocarbones (HFC), des réfrigérants proches des CFC. Une retombée intéressante, sachant que ce forum international regroupe entre autres Walmart, L'Oréal et Kraft Foods...

Construction DJL chasse l'humidité

L'efficacité énergétique ne passe pas toujours par des innovations technologiques. Depuis 2008, Construction DJL a diminué sa consommation d'énergie d'environ 20 % grâce à des mesures simples.

L'entreprise de 1 100 employés fabrique notamment de l'asphalte en faisant sécher des granulats fins, dont du sable et de la criblure de pierre. " On dépense 13 % plus d'énergie pour cela chaque fois que nos granulats prennent 1 % d'humidité ", dit Christian Cloutier, directeur, exploitation, gisements et environnement, de la société de Boucherville. La solution ? Des brûleurs plus efficaces et des abris de plastique pour... protéger les granulats de la pluie !

DJL remarque ensuite que certaines centrales utilisent plus d'énergie que d'autres pour fabriquer une tonne d'asphalte. " Les ouvriers y réglaient moins bien leurs brûleurs ou redémarraient plus souvent l'équipement ", explique M. Cloutier. Pour régler ce problème, la firme a mis sur pied une formation de deux jours pour ses employés baptisée Éco-pilotage afin de généraliser les meilleures pratiques. Et d'épargner, bien sûr.

" La soixantaine de projets que nous avons mis en place nous ont coûté au moins huit millions de dollars, dont la moitié a été payée par des subventions ", explique M. Cloutier. Au total, DJL obtient des économies récurrentes qui dépassent un demi-million de dollars par année.

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