Il a dû renoncer à ses ambitions américaines. Photo: Bloomberg.
De mécanicien dans une mine de charbon, Vladimir Lisin est devenu le 5e homme le plus riche de Russie, avec une fortune personnelle de 5,2 milliards de dollars américains, selon Forbes.
2009 aura été une année effroyable pour Vladimir Lisin. D’une part, il a été le milliardaire russe qui a perdu le plus d’argent en l’espace de quelques mois à cause de la récession, quelque 11,2 milliards de dollars américains, le titre de son conglomérat Novolipetsk Metal ayant perdu les trois quarts de sa valeur. D’autre part, il a finalement préféré renoncer à l’acquisition de l’américain John Maneely, pour 3,5 milliards de dollars américains, quitte à devoir lui payer des dommages et intérêts de 530 millions de dollars américains.
Pourtant, l’acquisition de John Maneely représentait le sommet de la carrière spectaculaire de ce self-made-man, qui a commencé à travailler comme mécanicien dans une mine de charbon, puis comme ouvrier métallurgiste, sous l’ère soviétique. L’opération représentait la plus importante fusion dans le monde de l’acier en 2008. Elle aurait permis à Novolipetsk Metal d’atteindre un chiffre d’affaires de 14 milliards de dollars américains, grâce aux 3 milliards de John Maneely. Surtout, le Russe aurait ainsi mis la main sur 11 usines, lui qui n’en possède que deux sur le continent nord-américain par l’entremise d’une coentreprise avec le suisse Duferco.
Merci patron
La carrière de Vladimir Lisin a pris son envol quand le patron de son usine a été nommé en 1991 ministre de la Métallurgie, celui-ci l’ayant amené avec lui à Moscou. En 1992, il a pu ainsi rejoindre la haute-direction du groupe russe Trans-World, qui a rapidement dominé le marché de l’exportation de l’aluminium et de l’acier. Son rôle consistait alors à superviser le fonctionnement des usines du groupe.
En 2000, les membres de la haute-direction de Trans-World ont décidé de se séparer pour chacun prendre une nouvelle voie dans les affaires. De son côté, Vladimir Lisin a obtenu des parts majoritaires – certains parlent de 90% des parts – dans le géant de l’acier russe Novolipetsk Metal, plus connu en Russie sous l’acronyme NLMK.
Les années qui ont suivi, l’acier s’est transformé en or pour le conglomérat russe, à tel point qu’il s’est diversifié et renforcé en même temps. Par xemple, Novolipetsk est devenu propriétaire en 2004 du port commercial de Saint-Pétersbourg, pour un montant jamais divulgué, histoire de contrôler le transport de ses produits exportés à l’étranger.
Comme d’autres oligarques à la même période, Vladimir Lisin a profité de sa nouvelle richesse personnelle pour réaliser ses rêves les plus fous. En 2005, il se serait offert un somptueux château en Écosse pour 15 millions de dollars, soufflant la vente à un compatriote expatrié en Angleterre, Roman Abramovich, en proposant d’emblée au vendeur 1,5 million de plus que le prix demandé. Président de l’Association russe de tir olympique, Lisin y tirerait des oies sauvages et des chevreuils sur son terrain de 3 300 acres riche de forêts et de vallons serpentés de rivières poissonneuses.
