Qui est Roman Abramovich ?

Publié le 09/12/2009 à 09:16, mis à jour le 28/10/2010 à 16:45

Qui est Roman Abramovich ?

Publié le 09/12/2009 à 09:16, mis à jour le 28/10/2010 à 16:45

Par Olivier Schmouker

Roman Abramovich est propriétaire du club de soccer de Chelsea. Photo : Bloomberg.

Orphelin, Roman Abramovich a dû lâcher l’école très jeune, ce qui ne l’a pas empêché de percer de manière incroyable dans le milieu des affaires. Il est maintenant le deuxième homme le plus riche de Russie, avec un fortune personnelle de 8,5 milliards de dollars américains, selon Forbes.

Roman Abramovich est clairement un homme d’action. Il semble même n’avoir peur de rien et de personne. Pour donner un exemple de son sang froid, il a perdu l’an dernier l’essentiel de sa fortune : actionnaire majoritaire du conglomérat Evraz spécialisé dans l’acier, il a accusé sans broncher une chute de 90% de la valeur de l’action de celui-ci. C’est qu’il a peut-être perdu cette fois-ci, mais a plus souvent gagné qu’autre chose…

Dans les petits papiers de Poutine

Durant les années 90, sous l’ère de Boris Eltsine, Roman Abramovich a fait beaucoup d’argent grâce à une série d’opérations lucratives d’exportation de pétrole. Des opérations dont on sait peu de choses, si ce n’est que depuis l’homme traîne une réputation sulfureuse : les fameux «oligarques» des premières heures du capitalisme russe ont dû jouer dur pour percer, voire participer à des «coups tordus».

Abramovich n’a jamais voulu parler de cette période de sa vie à quiconque depuis. Les rares journalistes à avoir essayé ont eu une réponse sous forme de question décalée, comme à son habitude : «Connaissez-vous la différence entre un rat et un hamster? Il n’y en a presque pas. C’est juste une affaire de raltions publiques», a-t-il dit un jour au quotdien français Le Monde.

En 2000, le nouveau président russe Vladimir Poutine a convoqué les oligarques à une réunion devenue célèbre, histoire de faire passer un message très clair : «Restez en dehors de la politique, et je ne reviendrai pas sur les privatisations qui font votre fortune». Ni Khodorkovski ni Berezovski – un temps partenaire d’Abramovich – n’ont entendu le message : le premier est maintenant dans une geôle sibérienne, le second en exil à Londres. Mais Abramovich, lui, a fait preuve d’allégeance et été élu six mois plus tard gouverneur de la province de Tchoukotka…

En 2003 et 2004, Roman Abramovich a vendu ses parts dans Russian Aluminium (Rusal) au milliardaire russe Oleg Deripaska, un autre dur à cuire dont la légende raconte qu’il aurait défendu lui-même manu militari une compagnie minière ciblée par des concurrents trop rapaces à son goût, dans les années 90. Et en 2005, il a vendu ses parts dans Sibneft au géant gazier Gazprom, à l’époque dirigé par l’actuel président russe Dmitri Medvedev, et empoché au passage quelque 13 milliards de dollars américains. Il a alors investi une petite partie de son argent dans Evraz, et surtout décidé de changer de vie.

Passionné de soccer

Il est parti vivre à Londres et a assouvi un de ses vieux rêves, en devenant propriétaire en 2003 d’une équipe londonienne de soccer, Chelsea, rebaptisée «Chelski» par la presse britannique. Il aurait depuis investi quelque 1,5 milliard de dollars dans le club, avec à la clé deux titres de Champion d’Angleterre (2005 et 2006) et deux Coupes d’Angleterre (1007 et 2009).

Roman Abramovich est surtout sorti de sa légendaire discrétion pour mener une vie luxueuse, ayant notamment un faible pour les yachts ultra-puissants et les résidences paradisiaques. Et il s’est pris de passion pour l’art.

Ainsi, il s’est mis à fréquenter les galeries d’art et à acheter sur des coups de cœur, sans jamais vraiment se tromper, semble-t-il. Il a notamment acquis une toile de Francis Bacon, une allégorie sur le thème de la justice divine poursuivant les criminels, pour 89 millions de dollars américains, alors du jamais-vu pour une œuvre peinte après la Seconde Guerre mondiale.

Un nouvel amour…

Ce goût pour les belles choses lui serait venu de sa deuxième épouse, Irina, mère de ses cinq enfants, dont il a récemment divorcé après 16 années de vie commune. Et il aurait été développé grâce à une rencontre, avec Daria Zhukova, une styliste d’une vingtaine d’années devenue figure de proue de la jet-set londonienne. La fille d’Alexandre Zhukov, un magnat russe du pétrole devenu citoyen britannique, et d’une microbiologiste américaine est rapidement devenue sa petite amie, et est maintenant enceinte de lui.

Daria Zhukova a ouvert l’an dernier un immense centre d’art contemporain à Moscou, grâce à l’appui financier de son fiancé. Lors de la soirée privée de lancement du «CCC Moscou», la chanteuse britannique Amy Winehouse, coqueluche de la jet-set, a été invitée à s’y produire en échange d’un cachet de 2 millions de dollars américains.

Le couple fait régulièrement les manchettes des magazines people. Quand ils arrivent à Venise en yacht ultra-luxueux. Quand ils achètent une immense maison à Snowmass, une station de ski huppée du Colorado. Quand ils se construisent un véritable palais dans le quartier londonien de Knightsbridge pour quelque 300 millions de dollars américains. Ou encore quand le 51e homme le plus riche de la planète, selon Forbes, offre à sa dulcinée le restaurant qu’elle préfère à Rome, le Julian Cafe, pour 5,5 millions de dollars américains.

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