Pour une entreprise citoyenne

Offert par Les Affaires


Édition du 16 Janvier 2016

Pour une entreprise citoyenne

Offert par Les Affaires


Édition du 16 Janvier 2016

Par Les Affaires

[Photo : Shutterstock]

Nous prenons l'habitude de nous scandaliser : optimisation fiscale d'Apple ou de Starbucks, maximisation des dividendes des compagnies pétrolières, tricherie pendant 10 ans à la face du monde de Volkswagen, pourtant certifiée RSE...

Par ailleurs, nous nous mettons à espérer : le nouveau premier ministre canadien a promis que le Canada réduirait sérieusement ses émissions de GES. Mais cet engagement sera tenu par qui ? Par les citoyens ? Quelque peu ; surtout par les entreprises, si celles-ci décident de changer de modèle, de devenir citoyennes.

De plus en plus stressées dans leur quotidien pour atteindre leurs objectifs, les entreprises ne peuvent pas continuer à rechercher des rendements de 12 à 13 %, trimestre après trimestre, alors que les perspectives de croissance dans les pays de l'OCDE ne sont guère que de 1 %. Avec un tel déséquilibre, ce modèle ne peut survivre qu'en épuisant toutes les ressources.

Il devient impératif d'aller au-delà de quelques initiatives écologiques au nom du développement durable. Chaque entreprise, quels que soient sa taille et son statut, doit créer de «la valeur partagée», comme le dit (depuis peu !) Michael Porter ; de la valeur non seulement pour l'actionnaire, mais bien pour les cinq grandes parties prenantes que sont les clients, les salariés, les fournisseurs, les actionnaires et la société.

Il ne s'agit plus d'avoir, à côté d'un plan d'affaires 100 % économique, quelques actions philanthropiques, humanitaires ou écologiques, même si elles sont désintéressées. La responsabilité sociétale des entreprises doit être totalement intégrée à la stratégie. Il est temps de passer de la RSE palliative à la RSE stratégique !

Mais cela ne peut pas se faire sans un management par les valeurs, celles-ci devant avoir une vraie couleur humaniste, ni sans une gouvernance en phase avec l'approche par les parties prenantes et avec l'équation selon laquelle les résultats sont fonction du talent, du capital et du temps. Cette entreprise nouvelle n'est pas que citoyenne, elle est progressiste. N'ayons pas peur des mots : audacieuse, altruiste, déterminée, comme l'ont été au début du 20e siècle tous les réformateurs européens et américains, à l'instar du président Roosevelt, à «combattre les excès de la société industrielle et l'injustice sociale».

Il est temps de promouvoir une entreprise qui s'inscrit dans une économie de marché au service de l'homme et non l'inverse.

André Coupet, associé principal, Paris Montréal Conseil (entrepriseprogressiste.com)

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