Pour une enquête publique

Publié le 26/10/2009 à 07:33

Pour une enquête publique

Publié le 26/10/2009 à 07:33

Par Jean-Paul Gagné


Le gouvernement Charest vient d'annoncer la formation d'une escouade spéciale formée de policiers, d'enquêteurs privés et de procureurs de la Couronne pour enquêter et pourchasser les responsables de malversations dans le financement des partis politiques municipaux et l'octroi des contrats à des entrepreneurs et à des firmes de génie-conseil.

Ce n'est pas suffisant, comme le croient d'ailleurs plus de 80 % des Québécois interrogés au cours d'un récent sondage.

Les principales raisons sont les suivantes :

1.    Une enquête policière ne pourra forcer quelqu'un à répondre aux questions de la police. Elle n'aura pas les outils nécessaires pour enquêter à fond sur les malversations dans l’attribution des contrats, sur le favoritisme et sur les liens incestueux existant entre les élus, les fonctionnaires et les entrepreneurs.
2.    Comme les combines se sont très privément, à l'abri des yeux et des oreilles de tiers, les policiers ne pourront pas recueillir les preuves suffisantes pour permettre aux procureurs de la Couronne de porter des accusations. Sans de telles accusations, trop de bandits et de menteurs s'en tireront sans problème et pourront continuer à voler la population.
3.     La corruption se fait sur le dos des citoyens et des contribuables, qui paient beaucoup plus cher que nécessaire pour les travaux de construction. La population a le droit de savoir ce qui se passe.
4.    La corruption est systémique. Alors que s'amorce une période de plusieurs années de contrats de construction valant plusieurs milliards de dollars pour la reconstruction et les réparations d’infrastructures, ce n'est pas le temps de lésiner sur les moyens. Autrement, ces contrats risquent de connaître une hausse astronomique de leurs coûts. Rappelons nous l'explosion des coûts de construction des installations olympiques de Montréal.
5.    Pour le moment, c'est Montréal qui a été la plus visée par la tricherie et le favoritisme. Et s'il en a été ainsi, c'est parce que des erreurs et des bavures ont été commises dans les processus d’attribution et que des langues se sont déliées. Ne croyons pas qu'il n'en est pas ainsi dans d'autres villes importantes, où aucun scandale n'a encore été mis à jour. Une commission  d'enquête publique pourrait y découvrir d'autres malversations.

Il n'y a probablement qu'une raison pour laquelle le gouvernement Charest craint une commission d'enquête sur les malversations dans l'industrie de la construction : la crainte de voir son gouvernement et des membres du Parti libéral du Québec éclaboussés par des transactions douteuses, du favoritisme  et du blanchiment d'argent.

Jugez-vous suffisante la création de l’escouade Marteau annoncée par le gouvernement ?

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