Postes Canada: arbitrage refusé, les négociations se poursuivent

Publié le 07/07/2016 à 17:02

Postes Canada: arbitrage refusé, les négociations se poursuivent

Publié le 07/07/2016 à 17:02

Par La Presse Canadienne

(Photo: 123rf.com)

Les négociations se poursuivaient jeudi, entre Postes Canada et son principal syndicat, après que l'offre d'arbitrage final faite par le ministère fédéral du Travail eut été rejetée par le syndicat. 

Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP), qui représente les 47 000 employés des Postes au pays, a confirmé jeudi après-midi que des discussions avaient toujours cours dans l'espoir d'éviter le lock-out déjà évoqué par la direction.

Le syndicat dispose déjà d'un mandat de grève octroyé par ses membres, mais il n'a pas l'intention de l'exercer pour l'instant. «Absolument pas», a clairement affirmé en entrevue Yannick Scott, dirigeant régional à l'éducation et à l'organisation du Montréal métropolitain pour le STTP. 

Il n'est pas question non plus de ralentissement de travail ou de grève du zèle, a assuré M. Scott. Si les activités semblent moins soutenues aux Postes, c'est parce que des clients ont choisi d'autres moyens pour effectuer leurs livraisons et envois postaux, et non parce que les syndiqués adopteraient des moyens de pression, a-t-il affirmé.

Le syndicat, qui a déjà offert en vain de prolonger la période de négociation de deux semaines, continue de privilégier les discussions aux tables de négociations.

«Les négociations, bien qu'elles soient en cours depuis huit mois, les discussions constructives n'ont eu lieu qu'à partir de l'offre de l'employeur du 25 juin. On veut laisser une chance à la libre négociation et aux parties de vraiment parler, discuter et débattre des demandes de notre 'contre-offre', entre autres», a expliqué M. Scott. 

L'espoir qui était apparu avec la possibilité de confier le litige à l'arbitrage s'est vite éteint, jeudi matin, après que le syndicat eut refusé cette offre. 

C'est la ministre de l'Emploi, du Développement de la main-d'oeuvre et du Travail, MaryAnn Mihychuk, qui avait proposé à la direction de Postes Canada et au syndicat de soumettre leur différend à l'arbitrage final.

Tard mercredi soir, la direction de Postes Canada avait accepté l'offre et reporté sa menace de lock-out, afin de laisser le temps au syndicat d'étudier la question.

Mais quelques heures plus tard, jeudi matin, le syndicat a fait savoir qu'il refusait l'offre d'arbitrage puisque, à ses yeux, la question de l'équité salariale envers les femmes relève d'une loi, et non d'une question de négociation de la convention collective avec la direction de Postes Canada.

Cette question de l'équité salariale est en fait reliée à la rémunération des facteurs en milieux rural et suburbain, qui sont majoritairement des femmes, et qui sont nettement moins rémunérés que les facteurs en milieu urbain, qui sont majoritairement des hommes.

«Nous lui sommes reconnaissants de son offre d'aide, mais le principe d'un salaire égal pour un travail de valeur égale est garanti par la loi. Il ne s'agit pas d'un avantage pouvant être accordé ou refusé par un arbitre», a fait savoir le président national du STTP, Mike Palecek. 

Selon le syndicat, les facteurs en milieux rural et suburbain, dont 70% sont des femmes, gagnent 30 pour cent de moins que leurs homologues des grands centres urbains, qui sont majoritairement des hommes. 

De son côté, la partie patronale se disait prête à confier le litige à l'arbitrage «afin de résoudre l'impasse dans les négociations». La société disait y voir «une occasion pour les deux parties d'en arriver à une résolution acceptable» du conflit. 

«La conclusion d'ententes négociées est toujours l'option la plus souhaitable, mais il est devenu clair, après sept mois de négociations, que les parties demeurent très éloignées sur les principaux enjeux à la table de négociation», a affirmé la direction. 

Plusieurs points sont en litige, parmi lesquels la rémunération des facteurs en milieu rural et suburbain, l'instauration d'un régime de retraite à cotisations déterminées plutôt qu'à prestations déterminées pour les nouveaux employés, de même que la création de postes temporaires et à temps partiel pour la livraison de colis. 

Lorsqu'elle avait accepté l'offre d'arbitrage, Postes Canada avait aussi indiqué qu'elle repoussait la possibilité de lock-out à 12h01, lundi. Cette menace de lock-out incluait également la suspension de certaines dispositions de la convention collective. Le tout est donc reporté à lundi, à moins d'autres développements d'ici là.

Entre-temps, mercredi, le syndicat a déposé une plainte de pratique déloyale de travail contre Postes Canada au Conseil canadien des relations industrielles. Il reproche à la direction de ne pas négocier de bonne foi et de ne pas déployer tous les efforts nécessaires pour ce faire.

Il reproche aussi à la direction de s'ingérer dans les affaires du syndicat. «Des représentants de la direction se permettent de communiquer directement avec les membres du syndicat, leur faisant des menaces et leur transmettant de l'information erronée», a soutenu le syndicat.

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