Plan Obama : qui y gagne? qui y perd?

Publié le 13/02/2009 à 00:00

Plan Obama : qui y gagne? qui y perd?

Publié le 13/02/2009 à 00:00

Par La Presse Canadienne
État des lieux:

GAGNANTS:

- Barack Obama. Le tout nouveau président s'est servi de sa popularité et de sa force de conviction pour accélérer le travail d'un Congrès notoirement lent. Mais il sait que son avenir politique est lié à l'évolution de l'économie américaine.

- Les sénateurs modérés. Et plus particulièrement la sénatrice républicaine du Maine Susan Collins et le démocrate du Nebraska Ben Nelson: ils ont été les artisans de l'accord, avec le chef de la majorité sénatoriale Harry Reid et la Maison Blanche, compromis qui a consisté en une réduction de 100 milliards de dollars (77,65 milliards d'euros) et emporté l'adhésion finale. Susan Collins notamment a montré son pouvoir, faisant céder tant la présidence que la majorité démocrate de la chambre haute.

- L'Education. Un des domaines privilégiés par le plan de relance, qui lui consacre une première enveloppe de 25 milliards de dollars (19,41 milliards d'euros) dans le cadre de la réforme scolaire, et 47 milliards (36,51 milliards d'euros) pour éviter la baisse des subventions des Etats régionaux.

- Les chômeurs et les plus pauvres. Les allocations-chômage vont être temporairement augmentées et élargies à un plus grand nombre. Davantage de bons alimentaires vont être distribués. Des milliards de dollars vont être consacrés à la formation professionnelle et aux prestations sociales temporaires.

- Les énergies alternatives. Pas moins de 50 milliards de dollars (38,84 milliards d'euros) sont consacrés au renforcement de l'efficacité énergétique et à des programmes d'énergies renouvelables.

- Les représentants républicains. Malgré leurs défaites électorales successives, ils ont retrouvé de la voix contre une présidente démocrate de la Chambre et une majorité démocrate renforcée. Ils ont tenu bon sur le conservatisme fiscal, pierre angulaire de l'idéologie du GOP. Mais si la reprise économique s'amorce, ils risquent d'être dénoncés comme les frileux qui n'auront rien voulu tenter.

- L'interventionnisme étatique. Le plan de relance prévoit un niveau jamais vu de nouvelles dépenses budgétaires et réductions fiscales, renforçant l'interventionnisme de l'Etat dans la vie des Américains.

- Le chef de la majorité sénatoriale Harry Reid. Son rôle a été crucial dans l'obtention d'un accord final, dans les clous imposés par la Maison Blanche, qui avait fixé la mi-février comme date-butoir.

- Le chef de la minorité à la Chambre des représentants John Boehner. Il a consolidé sa mainmise sur son groupe, qu'il a gardé uni comme un seul homme contre la version du plan de relance adoptée par la Chambre.

- General Motors. Le groupe automobile en crise a décroché un répit fiscal de 3,2 milliards de dollars (2,48 milliards d'euros).

- Les grandes maisons de retraite. Elles obtiennent un répit de 134 millions de dollars (104 millions d'euros), échappant à des réductions des sommes versées par le système Medicare pour les patients en soins palliatifs.

LES PERDANTS:

- Obama. Il a passé des semaines à prôner la concertation bipartisane et n'a pas ménagé ses efforts, avant de finir par hausser le ton quand les républicains ont rechigné face au montant du plan. Et si malgré ce plan la situation économique s'aggrave, il risque la peine capitale: ne pas être réélu dans quatre ans.

- La concertation bipartisane. Malgré les bonnes intentions et la volonté affichée par la présidence, chaque parti aura campé sur ses positions, aucun républicain ne votant pour le plan à la Chambre, et seulement trois au Sénat. Et les démocrates ont écarté les républicains lors de la mise au point du texte de départ.

- La présidente de la Chambre Nancy Pelosi. Elle a tenté de contrôler l'aile gauche qui réclamait plus de dépenses, et exclu les républicains du processus dès le départ, en dépit des appels d'Obama à la concertation avec eux.

- Le chef de la minorité au Sénat Mitch McConnell. Il n'a pas réussi à garder ses troupes dans le rang, avec la défection de trois d'entre eux, Susan Collins et sa collègue du Maine Olympia Snowe, ainsi qu'Arlen Specter de Pennsylvanie, qui ont négocié avec les démocrates et voté avec eux.

- Ceux qui construisent leur maison. Ils comptaient sur une enveloppe de 39 milliards de dollars (30,30 milliards d'euros), qui aurait représenté un crédit d'impôt de 15.000 dollars (11.655 euros) par foyer, mais elle a été considérablement réduite.

- Les gouverneurs. Ils n'obtiennent que 8 milliards de dollars d'enveloppe pour compenser leurs pertes budgétaires, alors qu'ils affichent des revenus en baisse. Mais, côté positif, ils ont fait campagne pour la création d'emplois grâce à des projets de construction d'infrastructures, et ont obtenu 46 milliards de dollars (35,74 milliards d'euros).

- Le secteur de l'énergie nucléaire. Il ambitionnait de décrocher 50 milliards de dollars (38,85 milliards d'euros) de garanties de prêts fédérales au titre des énergies économes en carbone, mais a été exclu des bénéficiaires du plan de relance. La victoire va donc aux écologistes.

- L'industrie de la défense. Pas de ligne de crédit pour les systèmes d'armements, mais plusieurs milliards iront à la construction d'installations militaires.

- Les grandes et moyennes entreprises. Elles sont privées de plus de 18 milliards de dollars (13,98 milliards d'euros) en déductions fiscales.

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