Plaidoyer pour une réforme du système financier

Publié le 28/01/2010 à 16:27

Plaidoyer pour une réforme du système financier

Publié le 28/01/2010 à 16:27

Par Jean-Paul Gagné

Blogue. Le président français, Nicolas Sarkozy, a bien raison de plaider la nécessité d’une réforme du système financier. Il entend d’ailleurs profiter de sa présidence du G20 l’an prochain pour faire avancer cette réforme.

C’est à cette réforme qu’il a consacré l’essentiel de la conférence qu’il vient de prononcer au forum économique de Davos.

Cette réforme toucherait le système monétaire qui repose à tort, dit-il, sur une seule devise de réserve (le dollar US, conformément aux accords de Bretton Woods), alors même qu’un grand pays exportateur (la Chine) fait du « dumping monétaire » en maintenant le taux de change fixe de sa devise (le yuan) à un niveau qui ne reflète pas les conditions du marché.

C’est une forme de protectionnisme, affirme-t-on, puisque le maintien d’un taux de change artificiellement bas pour le yuan rend les produits chinois moins cher sur les marchés d’exportation.

Système financier

Nicolas Sarkozy prône aussi une réforme du système financier. Il faut que les banques réduisent leurs risques en conservant davantage de réserves propres et qu’elles n’utilisent pas l’effet de levier pour faire des transactions de produits financiers pour elles-mêmes.

Cette approche rejoint l’objectif de la réforme du système bancaire américain préconisée par le président Obama.

M. Sarkozy prône aussi que les grandes maintiennent des ratios de capitalisation identiques afin qu’elles soient sur un pied d’égalité sur le plan de la concurrence. Actuellement, chaque banque suit les règles de son propore pays.

Autorité financière mondiale

Nicolas Sarkozy n'est pas allé jusqu'à dire qu’il devrait y avoir pour les banques une autorité mondiale semblable à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui établit des règles régissant le commerce international.

Dans le secteur financier, il y a les accords de Bâle (Bâle II), mais personne ne les a respectés correctement, si bien que des banques européennes ont monté leurs engagements jusqu’à 50 fois leur avoir propre, comparativement à 25-30 fois pour certaines banques américaines. Dans les deux cas, ces ratios étaient trop agressifs, d’où la crise financière. Une banque ne devrait pas prêter plus de 8 ou 9 fois son avoir propre.

Parce qu’il n’y a pas d’autorité financière internationale capable de les avoir à l'oeil et de les garder dans le droit chemin, les grandes banques ont interprété Bâle II à leur guise (avec le manque de surveillance et la complicité de leur pays respectif) et ont pris des risques excessifs avec les résultats que l’on sait.

La conclusion vient d’elle-même : le monde a besoin d’une autorité financière sur le modèle de l’OMC.

Un tel dispositif serait susceptible non seulement de limiter les grandes banques dans leurs élans spéculatifs, mais pourrait jouer le rôle de police contre les récalcitrants.

Toutefois, cela ne rendrait pas moins nécessaires les initiatives visant à limiter la rémunération des hauts dirigeants.

 

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