Petite poissonnerie est devenue grande


Édition du 07 Octobre 2017

Petite poissonnerie est devenue grande


Édition du 07 Octobre 2017

Par Pierre Théroux

­Pêcherie ­Manicouagan a pris de l’envergure en étendant ses activités à la vente en gros dans les secteurs commercial et de la restauration.

Les grands exportateurs
En complément de chaque Focus régional, découvrez le portrait d'une entreprise locale dont le chiffre d'affaires repose notamment sur l'exportation.

Les débuts de Pêcherie Manicouagan ont été modestes : un simple petit comptoir de vente au détail de poissons et de fruits de mer, ouvert à Baie-Comeau en 1983 par Jacquelin Savard et Gilles Gagnon. Une trentaine d'années plus tard, l'entreprise est l'un des plus importants transformateurs de produits de la mer frais et surgelés du Québec ; 80 % de sa production se retrouve même sur les tables de consommateurs aux États-Unis et en Asie.

«On en a fait, du chemin», souligne Janita Gagnon, directrice du marketing chez Pêcherie Manicouagan, qui transforme maintenant du crabe des neiges, du turbot, du flétan, du buccin et de la mactre de Stimpson pêchés dans les eaux froides et salées du fleuve Saint-Laurent sur la Côte-Nord.

Le petit commerce de détail initial a d'abord pris de l'envergure en étendant ses activités à la vente en gros dans les secteurs commercial et de la restauration. Puis, au début des années 1990, elle s'est lancée dans l'industrie de la transformation grâce à l'acquisition d'une usine aux Escoumins, puis de celle des Crabiers du Nord, à Portneuf-sur-Mer, en 1994.

«On a toujours servi d'abord le marché local, mais on produit de si gros volumes qu'il a fallu trouver des débouchés à l'international», explique Janita Gagnon. L'entreprise, qui possède aussi l'usine de transformation Umek, à Sept-Îles, transforme bon an mal an quelque sept millions de livres de poissons et de fruits de mer. «Ça varie d'une année à une autre, selon la quantité de produits pêchés et selon les quotas des pêcheurs», explique celle qui a joint l'entreprise cofondée par son père.

États-Unis, Japon, Chine

L'entreprise s'approvisionne auprès de six entreprises de pêche au crabe, qui sont aussi actionnaires, et d'une trentaine d'autres pêcheurs. Pour assurer un meilleur approvisionnement, Pêcherie Manicouagan a conclu des partenariats avec les nations autochtones d'Essipit, de Pessamit et d'Uashat-Maliotenam.

Au départ, Pêcherie Manicouagan transformait uniquement le crabe des neiges pour les marchés québécois et américain. Au fil des ans, elle a diversifié sa production et ses marchés. Les consommateurs japonais sont particulièrement friands du buccin, un escargot marin mieux connu ici sous le nom de bourgot. Les Chinois raffolent pour leur part de la mactre de Stimpson, un mollusque de la famille des palourdes qui est très peu connu et consommé au Québec.

Les têtes et les arêtes des poissons et de fruits de mer transformés par Pêcherie Manicouagan intéressent aussi le marché asiatique, qui les utilise entre autres pour cuisiner des bouillons. «On récupère tout, même les carapaces et autres déchets de poissons, qui sont transformés en compost par une entreprise de la région», indique Janita Gagnon.

L'Accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne pourrait aussi ouvrir les portes de ce marché à l'entreprise, espère-t-elle.

Entretemps, Pêcherie Manicouagan, qui emploie jusqu'à 250 personnes pendant la saison de transformation s'étendant d'avril à novembre, a acquis une autre usine, à Forestville. Elle compte, à partir de l'an prochain, l'utiliser pour se lancer dans la transformation secondaire de poissons et de fruits de mer. «On veut ajouter encore plus de valeur à nos produits», explique Mme Gagnon.

250
C'est le nombre d'employés de Pêcherie Manicouagan pendant la saison de transformation, qui s'étend d'avril à novembre.

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