Obama, un an plus tard...

Publié le 18/01/2010 à 17:10

Obama, un an plus tard...

Publié le 18/01/2010 à 17:10

Par Jean-Paul Gagné

Blogue. Barack Obama est au pouvoir du plus important pays du monde depuis un an.

Le bilan est mitigé.

Il a promis beaucoup, mais il a peu livré.

Les attentes étaient énormes, trop élevées en réalité.

Réforme de la santé

Il voulait réformer le système de santé avant la fin de 2009. Cela ne s’est pas fait, à cause de l’obstruction du Congrès, essentiellement pour des raisons partisanes et à cause des lobbies de l’industrie de la santé.

Les opposants les plus farouches sont les compagnies d’assurance, qui craignent la concurrence l’État. La désinformation a été telle que même de petites gens, qui bénéficieraient d’un système étatique, sont contre la réforme.

Obama a renoncé à l’option publique, mais le Congrès n’a toujours pas réussi à harmoniser les projets de loi de la Chambre des représentants et celui du Sénat.

Tout n’est pas joué. La situation pourrait même devenir très difficile si l’élection prochaine au Massachusetts ajoutait un sénateur républicain. Le parti démocrate tomberait alors à 59 sénateurs sur les 100 que compte le Sénat, ce qui ouvrirait toute grande la porte à des filibusters. Les Républicains pourraient lire la Bible à haute voix dans l’enceinte sénatoriale. De la grande comédie sur le dos des contribuables !

Blocage financier

La réforme du système financier est des également bloquée. Un projet de loi a été adopté par la Chambre des représentants, mais rien de sérieux n’a été accompli au Sénat.

Les grands banquiers de New York rient au nez du gouvernement. On dirait même qu’ils le contrôlent même si le président rouspète.

Ce dernier leur reproche de se comporter comme s’ils n’avaient rien compris. En réalité, ils ont tout compris. Même si le peuple crie contre les bonus des barons de Wall Street, ceux-ci continuent, pour la plupart, à s’en mettre plein les poches, tout en s’assurant, à travers leurs lobbyistes, que rien ne change. Ils ont le meilleur des deux mondes. Alors qu’ils encaissent de gros profits lorsque ça va bien, les contribuables les sauvent quand ça va mal.

Les banquiers ont de solides appuis au sein de l’administration : Tim Geithner, secrétaire du Trésor, et Lawrence Summers, principal conseiller économique de la Maison blanche. Ni l’un ni l’autre ne veulent poser de gestes significatifs concernant les grandes banques.

Deux guerres

En plus d’être président des États-Unis, Barack Obama est aussi en quelque sorte le président du monde entier. Il a deux guerres sur les bras (Irak et Afghanistan), des situations explosives au Yémen, dans une partie du Pakistan et au Moyen-Orient, où l’Iran prépare sa bombe atomique, une éventualité qu’Israël ne pourra tolérer. Imaginez les flammèches si Israël s’avère de bombarder des installations militaires de l’Iran.

Une situation financière désastreuse

George Bush a laissé à Barack Obama une situation économique empoisonnée : outre la pire crise financière depuis les années 1930, la récession qui a fait 7,2 millions de chômeurs. Les États-Unis comptent maintenant 25 millions de chômeurs, de personnes occupant des emplois précaires et de personnes sans travail qui ne cherchent plus d’emploi.

Pas facile de relancer une économie quand les dépenses de consommation comptent pour 70 % de son produit intérieur brut tout en ayant autant de personnes sans emploi ou occupant un emploi précaire.

Il faudra au moins six ou sept ans pour que l’économie absorbe ces pertes d’emplois. Il y aura encore beaucoup de familles malheureuses lorsque Barack Obama viendra en réélection dans trois ans.

L’art du possible

Barack Obama n’a rien perdu de son intelligence et de son intégrité. Il n’a pas commis de bêtise et il n’a pas essayé de tromper son peuple.

Malheureusement, il a rencontré un Congrès très partisan, des animateurs de radio malhonnêtes, des lobbyistes aux poches pleines, des opportunistes et des vendus même au sein de son propre parti.

Il a découvert que gouverner, c’est vraiment l’art du possible.

Bref, son bilan est inférieur aux attentes, qui étaient très grandes, mais, dans l’ensemble, il est, selon moi, satisfaisant.

Qu’en pensez-vous ?

 

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