Nouveau marché du carbone pour le Québec: intéressant, mais…

Publié le 24/09/2008 à 14:30

Nouveau marché du carbone pour le Québec: intéressant, mais…

Publié le 24/09/2008 à 14:30

Par lesaffaires.com
Onze juridictions nord-américaines, sous le leadership de la Californie, ont dévoilé hier la charpente du Western Climate Initiative (WCI). Ces gouvernements acceptent de réduire leurs émissions de 15 % sous le niveau de 2005 d'ici 2020, et ils mettront en place un système d'échange de crédits de gaz à effet de serre (GES). Outre la Californie, le WCI réunit l'Arizona, la Colombie-Britannique, le Manitoba, le Montana, le Nouveau-Mexique, l'Ontario, l'Oregon, le Québec, l'Utah et l'État de Washington. Le Québec est membre à part entière de ce partenariat, qui veut devenir le deuxième marché du carbone en importance dans le monde, après le système d'échange de quotas de l'Union européenne. "Étant donné le peu d'action de la part des deux gouvernements fédéraux dans ce dossier, c'est intéressant de voir ces États et provinces mettre l'épaule à la roue", lance Steven Guilbeault, porte-parole d'Équiterre et spécialiste des changements climatiques. Il avoue toutefois sa déception quant à l'échéancier dressé par le WCI :"Certains secteurs ne seront pas du tout couverts avant 2015…", et la cible de réduction elle-même, qui est moins ambitieuse que celle tant décriée du Canada, soit 20 % sous le niveau de 2006 pour 2020. Frédéric Gagnon-Lebrun, directeur changements climatiques pour ÉcoRessources consultants à Montréal, voit aussi l'adhésion québécoise au WCI comme un positionnement politique,"semblable à l'accord conclu entre l'Ontario et le Québec plus tôt cette année". Il n'en demeure pas moins qu'il s'agit"d'un pas en avant dans la lutte contre les changements climatiques", croit M. Gagnon-Lebrun. Le WCI est à certains égards plus avancé que le cadre réglementaire du Canada, notamment au niveau de la mise aux enchères obligatoire d'une partie des allocations pour les entreprises. Au moins 10 % des crédits seront mis à l'encan la première année, cette proportion augmentant jusqu'à 25 % en 2020."Cela permet d'envoyer un signal de prix dès le départ", un prix plus élevé encourageant les entreprises à réduire davantage leurs émissions, explique M. Gagnon-Lebrun, qui aide notamment les entreprises à tirer profit du marché du carbone. Il souligne par contre que le système européen et le RGGI (Regional Greenhouse Gas Initiative), un autre système régional américain, vont plus loin en mettant à l'encan jusqu'à 90 % des allocations de GES. Le WCI propose par contre de soumettre le secteur des transports,"un domaine où les émissions augmentent en flèche", à des réductions fermes, une rareté selon M. Gagnon-Lebrun. Comparativement à la réglementation canadienne, qui n'est toujours pas finalisée, le WCI est beaucoup plus clair :"On est loin des multiples options offertes aux entreprises canadiennes pour répondre à leurs engagements de réductions (fonds technologique, crédits pour action antérieure, quotas industriels…). Les participants au WCI doivent accomplir au moins 51 % de leurs réductions au sein de leurs activités", explique M. Gagnon-Lebrun. Du côté du Marché climatique de Montréal (MCeX), la réaction est plutôt neutre."On suit avec attention le WCI, et il pourrait y avoir un intérêt, à terme, afin de transiger des unités WCI sur notre plateforme si des entreprises canadiennes sont impliquées en nombre suffisant", explique Léon Bitton, vice-président recherche et développement à la Bourse de Montréal. Mais s'il s'agit d'un prise de position politique, à quel avenir est voué le WCI ?"Ce n'est pas impossible que ça survive, mais ça va dépendre directement de la rigueur avec laquelle les gouvernements vont de l'avant", croit M. Guilbeault, d'Équiterre. Pour M. Gagnon-Lebrun, le WCI pourrait servir de base à l'élaboration d'un système national américain, ou nord-américain (des États mexicains sont observateurs au sein du WCI)."Indépendamment de l'identité du nouveau président américain en 2009, on s'attend à ce qu'un système de plafond et échange de crédits de GES soit en vigueur aux États-Unis en 2010 ou 2011", poursuit-il. D'ici là, il existe le risque de se retrouver avec plusieurs systèmes plus ou moins coordonnés à l'échelle du continent. Pour M. Bitton, du Marché climatique de Montréal, ce sera le système le plus rigoureux qui à terme va s'imposer. D'ici là, on va tendre vers une"fongibilité" des crédits, c'est-à-dire qu'un crédit du système X sera accepté par un autre système, et vice-versa. Pour aller plus loin : http://www.westernclimateinitiative.org/ Western Climate Initiative http://www.mddep.gouv.qc.ca/infuseur/communique.asp?no=1427 Gouvernement du Québec

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