Nationaliser, une habitude chère aux Américains

Publié le 15/10/2008 à 00:00

Nationaliser, une habitude chère aux Américains

Publié le 15/10/2008 à 00:00

Par La Presse Canadienne
De la prise de contrôle des industries d'armement en temps de guerre à la rescousse d'institutions financières en faillite, certaines nationalisations ont été temporaires mais d'autres, telle celle des chemins de fer Amtrak, perdurent.

Mardi, le président George W. Bush a annoncé l'entrée du gouvernement américain au capital des principales banques américaines, pour 250 milliards de dollars américains. "Ces mesures ne sont pas destinées à supplanter l'économie de marché mais à la protéger", a-t-il assuré. Cette nationalisation partielle est présentée comme une intervention de dernier recours et non un glissement vers l'interventionnisme de l'Etat fédéral, qui révulse nombre d'Américains, surtout dans le camp républicain.

Déjà cette année, la Réserve fédérale est entrée au capital de l'assureur American International Group (AIG) à hauteur de 85 milliards de dollars (62 milliards d'euros), une part ensuite augmentée de 37,8 milliards de dollars (27 milliards d'euros). Elle a aussi accordé un prêt de 29 milliards de dollars (21 milliards d'euros) à JPMorgan Chase & Co. pour l'aider à acquérir la banque d'investissement Bear Stearns.

Le gouvernement a pris le contrôle des deux géants du crédit immobilier Fannie Mae et Freddie Mac, s'engageant jusqu'à 200 milliards de dollars (147 milliards d'euros).

Pour exceptionnelles que puissent sembler ces interventions, les précédents ne manquent pas.

Durant la Première guerre mondiale, le gouvernement avait nationalisé les chemins de fer, les lignes télégraphiques et le fabricant d'armes à feu Smith & Wesson. Pendant la Seconde guerre mondiale, il a pris le contrôle d'autres réseaux ferrés, de mines de charbon, du transport routier du Midwest et de nombreuses autres sociétés. Cependant, toutes ces tentatives n'atteignent pas nécessairement leur but.

En 1952, le président Harry Truman a essayé de nationaliser l'industrie de l'acier afin d'empêcher une grève qui, selon lui, pouvait nuire aux efforts militaires, en pleine guerre de Corée. La Cour suprême l'en a empêché.

D'autres nationalisations réussissent et perdurent. La plus importante est sans doute la Société nationale des chemins de fer passagers (National Railroad Passenger Corp.), qui opère sous le nom d'Amtrak depuis mai 1971.

En 1984, Washington a saisi la Continental Illinois Bank and Trust qui se trouvait en faillite. Détenue à quelque 80% par le gouvernement, cette institution a continué d'exister jusqu'à son rachat en 1994 par ce qui est maintenant Bank of America. C'est l'une des premières banques dans lesquelles l'administration Bush va prendre une participation.

Au tournant des années 1980-90, la Resolution Trust Corporation (RTC) a pris le contrôle de plus d'un millier d'organismes d'épargne et de crédit pendant la crise de ce secteur. Il lui a fallu six ans et 125 milliards de dollars (91 milliards d'euros) d'argent fédéral pour faire le ménage.

À la une

Les scénaristes canadiens disent oui à un mandat de grève

Il y a 17 minutes | Catherine Charron

La Writers Guild of Canada représente près de 2500 scénaristes anglophones au pays

Y'as-tu d'la bière icitte?

EXPERT INVITÉ. La bière est une thématique d’investissement extrêmement forte de plusieurs milliards de dollars.

Gain en capital ou être né pour un petit pain

«L’augmentation de la tranche imposable sur le gain en capital imposée par Ottawa et Québec est une mauvaise idée.»