Mon père, je m'accuse d'avoir péché...

Publié le 18/11/2009 à 11:50

Mon père, je m'accuse d'avoir péché...

Publié le 18/11/2009 à 11:50

Par Jean-Paul Gagné

Blogue. C’est presque une comédie.

Après avoir déclaré sans rire que Goldman Sachs « poursuivait l’oeuvre de Dieu », le président de la plus puissante banque d’affaires au monde, Lloyd Blankfein, vient de présenter ses excuses pour les « fautes passées » de sa société, qui, a-t-il admis, ont conduit à la crise financière.

Et pour obtenir le pardon, Goldman Sachs vient de débloquer 500 millions de dollars (M$), soit 3 % des 16,7 milliards de dollars (G$) qu’elle doit consacrer à la rémunération de ses employés cette année. Le but : aider 10 000 PME à sortir de la récession.

Warren Buffett à la rescousse

Parce que l’image de Goldman est complètement à terre, Blankfein a créé un comité consultatif, qu’il présidera, pour superviser le programme d’aide. Ce groupe comprend des gens à la crédibilité intacte, comme Warren Buffet, président de Berkshire, John Porter, économiste réputé de Harvard, et Glenn Hubbard, doyen du Columbia Business School.

Selon le plan annoncé, 200 M$ serviront à des programmes de formation, de mentorat et de réseautage pour des propriétaires de PME. Les 300 M$ restants seront consacrés à des prêts et à de l’aide financière aux PME.

Goldman, la vilaine

Goldman est décrite comme la vilaine de la crise financière. C’est elle qui aurait été la plus créative sur le plan des produits financiers complexes, avec lesquels les banques se sont mises dans le trouble. C’est aussi elle qui aurait conçu les fameux CDS (credit default swaps) que l'assureur AIG a vendus à grand volume.

Décrite comme un « grand calmar vampirique » par le magazine Rolling Stone, Goldman est sortie à peu près indemne de la crise financière, d’où les profits énormes qu’elle continue d’engendrer.

Quand ses experts en mathématique quantique ont senti venir la crise, Goldman a vendu rapidement une bonne part des produits financiers structurés qu’elle détenait elle-même. Elle a aussi vendu à découvert un indice londonien basé sur les prêts hypothécaires, avec lequel elle aurait fait une fortune quand le marché s’est effondré.

Relations privilégiées

Enfin, elle a fait jouer ses relations à fond. Quand Henry Paulson, alors secrétaire au Trésor sous George W. Bush, a négocié les derniers détails du plan de sauvetage de 180 G$ pour AIG, Paulson s’est assuré que AIG rembourserait les 40 G$ que l’assureur devait à Goldman Sachs. Comme par hasard, Paulson était chef de la direction de Goldman Sachs avant sa nomination au Trésor.

Plus ça change…

Bien entendu, comme Goldman Sachs ne doit rien à Washington, la grande d’affaires de New York n’a pas à rendre de compte au gouvernement pour sa rémunération. À moins d’un geste d’éclat du tsar à la rémunération nommé par le président Obama, elle devrait pouvoir continuer à verser à ses dirigeants des centaines de millions de boni.

Des gestionnaires aussi habiles, ça se paie !

Mauvais signe pour le changement de culture tant espéré.

 

À la une

Il faut concentrer les investissements en R-D, dit le Conseil de l’innovation du Québec

L’État devrait davantage concentrer les investissements en R-D dans certains secteurs, selon le Conseil de l’innovation.

Repreneuriat: des employés au rendez-vous

23/04/2024 | Emmanuel Martinez

REPRENEURIAT. Le taux de survie des coopératives est bien meilleur que celui des entreprises privées.

De nouvelles règles fiscales favorisent le repreneuriat familial

Édition du 10 Avril 2024 | Emmanuel Martinez

REPRENEURIAT. Elles devraient stimuler le transfert d'entreprise à des proches.