Michael Sabia, un agent de changement

Offert par Les Affaires


Édition du 11 Avril 2015

Michael Sabia, un agent de changement

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Édition du 11 Avril 2015

Par Les Affaires
De la TPS à BCE

Rien ne prédestinait vraiment Michael Sabia à diriger la Caisse de dépôt. Né à St. Catharines en Ontario en 1953, dans une famille de quatre enfants, Michael Sabia commence sa carrière au ministère des Finances du Canada en 1983. Il arrive à une époque charnière.

Le gouvernement conservateur de Brian Mulroney souhaite abolir la taxe manufacturière de 13,5 %, qui plombe les exportations canadiennes, alors que l'Accord de libre-échange avec les États-Unis s'apprête à entrer en vigueur, le 1er janvier 1989. Le ministère des Finances, Michael Wilson, confie à la recrue Michael Sabia la délicate tâche de concevoir et d'implanter une taxe de remplacement, la fameuse TPS.

Michael Sabia réussit à manoeuvrer ce dossier hautement politique et controversé, se souvient Paul Tellier, alors greffier du Conseil privé et secrétaire du cabinet. Selon lui, Michael Sabia a une grande qualité, rare dans les milieux politiques : il donne l'heure juste. «Il ne dit pas aux politiciens ce qu'ils veulent entendre, et c'est une chose que Mulroney acceptait et recherchait», dit celui qui est aujourd'hui administrateur de sociétés.

Michael Sabia quitte la fonction publique fédérale en 1993. Il suit son mentor Paul Tellier, lorsque ce dernier prend les rênes du Canadien National. À son arrivée, la société d'État perd alors 1 G$ par année, et elle est sur le point d'être privatisée.

Aux dires de Paul Tellier, le succès de la privatisation revient en bonne partie à Michael Sabia, principalement en raison de son intelligence. «C'est l'un des individus les plus intelligents que j'aie côtoyés.»

Fort de son succès au CN, Michael Sabia passe chez BCE, en 1999.

Jean Monty est alors président et chef de la direction de l'entreprise. Michael Sabia devient chef de la direction de Bell Canada International (BCI), une filiale de BCE. Et il se prépare à vivre des moments difficiles.

La bulle techno éclate en 2000. De plus, la société mère, BCE, affronte une multitude de problèmes. Outre la conjoncture qui plombe BCI, Michael Sabia fait face aux conséquences des décisions de Jean Monty, qui se sont révélées désastreuses. L'investissement de 7,5 G$ dans l'opérateur interurbain Téléglobe a causé des pertes importantes pour l'entreprise.

Jean Monty est finalement poussé vers la sortie en 2002. Son poste est scindé en deux. C'est Michael Sabia qui le remplacera comme chef de la direction, et le conseil sera présidé par Richard Currie.

Ensuite, pour tenter de sortir la tête de l'eau, la direction de BCE supprime près de 8 000 emplois et se départit de plusieurs actifs, notamment du Groupe Pages Jaunes et de Telesat. La situation ne s'améliore pas assez rapidement au goût de Teachers'. «Nous n'étions pas des fans de Michael Sabia», confie l'ancien patron du régime de retraite des enseignants de l'Ontario, Claude Lamoureux.

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